Marine était morte. Enfin, normalement. Du moins au moment où mon esprit a commencé à esquisser ce qui allait devenir UDC. Je pense même pouvoir retrouver en cherchant bien le texte relatif à la rencontre entre Aiolia et Jane que j’ai dû rédiger en 97 ou en 98 dans lequel, déjà, le corps de l’ancien chevalier de l’Aigle avait achevé de se décomposer.
Pourtant, alors que j’entamais la rédaction de la fic et que la première allusion à ce personnage disparu se profilait au détour d’un souvenir, je me suis rendue compte que… je l’aimais bien moi, Marine. Vraiment. Dans StS, elle constitue l’un des (trop) rares personnages féminins dotés d’un minimum de volonté, de hargne, de droiture et de puissance. Shina entre également dans cette catégorie, bien que son amour pour Seiya émousse sa dureté qui au fil du temps n’est plus que façade. Non pas que cela me contrarie, bien au contraire j’apprécie énormément Shina pour cette dualité qu’elle porte en elle et qui la déchire au tout début de StS, mais par voie de conséquence, Marine demeurait la seule susceptible de posséder un caractère véritablement entier et d’une solidité à toute épreuve, un caractère… intéressant à développer et à travailler.
Ni une ni deux, alors même que je me demandais à quoi je pourrais bien l’employer, déjà la tronche renfrognée d’un italien mal embouché se manifestait avec insistance et comme je ne pouvais décidément pas m’en débarrasser – collant, le Cancer – j’ai cédé à cette évidence… pas si évidente. Du moins dans le fandom francophone. Et pourtant, quand on y réfléchit bien, on se retrouve avec deux protagonistes plutôt inflexibles dans leur genre respectif. Et si l’un ne jure que par la violence, l’autre est un maître (maîtresse) exigeant à qui la douleur ne fait pas peur, encore moins celle de celui auquel elle doit dispenser son enseignement. Dans les deux cas, on a affaire à des personnages réputés pour leur dureté et pas vraiment enclins à la démonstration sentimentale avec force gémissements, larmoiements et autres discours grandiloquents. Au final, Angelo et Marine avaient tout pour tomber dans les bras l’un de l’autre.
Quant au pourquoi du comment, cela n’a pas été si difficile que cela à mettre en place, Aiolia servant d’amorce pour le développement complet. Le Lion, preux chevalier entièrement dévoué au Sanctuaire, pétri de nobles idéaux renforcés par le funeste destin de son grand frère adoré, le Saint des Saints, j’ai nommé Aioros… Ou comment faire d’une pierre trois coups : la chute acrobatique mais douloureuse du piédestal léonin, la “tombée en amour” de l’Italie machiste se targuant par ailleurs d’un profond mépris envers ce boulet qu’est le sentimentalisme et le retour à la vie d’une morte en sursis.
Concernant cette dernière, les raisons de sa “disparition” ont fait grincer quelques râteliers parmi les lecteurs, la Marine d’UDC ne s’attirant pas beaucoup de sympathies. Mon objectif n’étant pas de décrire des bisounours, ma foi j’ai plutôt été enchantée, je l’avoue, par les nombreuses nuances dubitatives apportées par les uns et les autres à propos du passif de la donzelle.
Et là encore, c’est le poids d’une culpabilité pas si coupable que ça qui constitue un autre point commun entre Angelo et Marine. L’un et l’autre gèrent leurs actions passées seuls dans leur coin depuis toujours et composent avec leurs consciences respectives. Aussi, avant même d’aimer cette femme, Angelo la respecte. Parce qu’il sait. Il sait à quel point certains jours demeurent sombres, surtout lorsqu’un soleil radieux s’ingénie à vous faire comprendre que vous n’êtes pas dignes de vous gorger de ses rayons.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que Marine a gagné sa place dans UDC, au même titre que les autres personnages même si, à l’instar de Nathan ou d’Andreas, elle joue dans l’histoire un rôle de témoin pas tout à fait désintéressé. Et elle peut se targuer d’avoir définitivement – ou presque – extrait Angelo de sa carapace.
PS : la première image est extraite du Tenkai-hen. Quant à la seconde, elle sort de ce site et l’auteur se nomme Utsugi Sakuko et enfin, si vous connaissez l’auteur de la troisième, n’hésitez pas à le signaler (ça me fait penser à du Itsuya, mais sans conviction). A noter que… trouver des fanarts de Marine relève de la fan-mission impossible. Vraiment.
Je pense faire partie des "nombreuses nuances dubitatives" :'D
RépondreSupprimerQuoiqu'il en soit ce n'est pas parce que mon sentiment vis a vis de Marine n'est pas des meilleurs que je compte la delaisser. UDC c'est un tout, avec des choses qui rendent tristes, des choses qui font peur, des choses qui rendent euphoriques et d'autres qui font grincer des dents. Marine pour moi, c'est une nouvelle couleur sur la palette des emotions que je ressentais en te lisant ^^
C'est vrai qu'au départ aussi j'ai été surprise et quelque peu dubitative (quoi ? Marine avec le Cancer ? ça va pas non ?) et après, en replaçant tout ça dans le cadre d'UDC on se rend compte qu'en fait ça colle parfaitement et qu'il ne pouvait pas en être autrement...
RépondreSupprimerBref, encore un bon billet^^
Chibi
Idem que Chibi sur la dernière phrase.
RépondreSupprimerSur le reste, l'inspiration et la manière d'emmener les évenements ne se discutent pas forcément. J'ai eu aussi, au premier abord, un mouvement de recul, mais pourquoi pas ?
Je reviens toujours au SaintSeiya In Love de Romain Baudry, qui propose une vie amoureuse pour les chevaliers qui peut ammener ce même mouvement de recul. Mais l'écriture est tellement belle, et le fond cohérent, que pourquoi pas ?
Pareil pour UDC : une belle écriture et une cohérence d'ensemble font passer les subtilités du scénario comme un bon Cahors avec le canard aux lentilles.
Bonne journée
Ben... moi je l'aime bien, ta Marine. Ne serait-ce que parce que je voue une adoration sans borne à mon petit Pulco chéri, et qu'il méritait bien de trouver chaussure à son pied (d'ailleurs là pour le coup, ils sont vraiiiiiiiiiiment bien assortis... le budget vaisselle risque quand même d'être conséquent chez eux XD)
RépondreSupprimerEt puis bon, même si elle a fait des erreurs... qui n'en a pas fait, dans UDC ? Que ce soit par omission, lâcheté, ignorance, orgueil, bêtise, inconscience, à cause de la jeunesse (qui souvent regroupe tous les termes sus-cités) ou au contraire "for the greater good", comme dirait certain barbu à lunettes en demi-lunes de ma connaissance, ils y sont tous passés.
Et puis j'aime bien la passion et l'entièreté (ça se dit, ça ? Oo) dont elle fait preuve, moi.
Et puis j'aime bien les surprises aussi.
Et puis voilà, quoi XD
Merci les gens!^^ Je n'imaginais cependant pas que ce choix ait pu rendre autant de gens dubitatifs! XDD
RépondreSupprimerMais au final, franchement, ça me satisfait vraiment. Tant mieux si vous avez halluciné ou pour le moins grincé des dents. Je n'en espérais pas tant^^
Tres belle analyse de ces deux peros que j'aime beaucoup. mais perso je vois vraiment Marine avec Aiolia au niveau des couples
RépondreSupprimerFiou! Cela fait bien longtemps qu'aucun commentaire n'a été laissé sur ce blog! Chouette surprise donc, ça veut dire qu'il y a encore des gens qui lisent UDC quelque part... Merci beaucoup, donc. Et Marine avec Aiolia, cela me semble très légitime aussi, notamment dans le cadre du canon ;)
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