samedi 3 mai 2008

[Dimitri Dothrakis] Dimitri sans famille

Alors Dimitri Dothrakis, dans le genre pièce rapportée, il se pose là. Né de mon imagination il y a bien quinze ans de ça et nourri par tout ce que l’animation, le cinéma et les séries télé ont pu produire comme méchant ultime, le demi-frère de Rachel est typiquement le personnage dont le fanlecteur n’a strictement rien à faire.

Et pourtant, j’ai réussi à vous le coller dans UDC. Oh, on ne peut pas dire que vous l’ayez croisé souvent, le grand blond à la beauté glacée et à l’esprit pervers mais typiquement, il appartient de plein droit au passif de l’histoire. Et de fait… pas de Dimitri, pas de Rachel, du moins au sens de la personnalité de la donzelle. Son existence et notamment ses actions – exactions serait plus juste – ont contribué à construire l’histoire de la jeune femme et à poser les événements ayant mené à la situation de départ dans UDC pour ce qui la concerne, elle, et sa relation complexe avec Saga.

Vous me direz, j’aurais pu me passer de le faire intervenir directement dans le récit en me contentant d’allusions plus ou moins claires relatives à ce passé dont finalement, on peut se demander si les lecteurs en ont réellement quelque chose à faire.

Mais pour tout vous avouer, je n’avais jamais rien rédigé au sujet de Dimitri par le passé, du moins pas en le mettant en scène. Tout dans la tête, mais rien sur le papier. L’occasion était trop belle de vérifier si je maîtrisais réellement ce personnage qui, pour secondaire qu’il soit, se retrouve affublé d’une influence telle qu’elle génère encore des répercussions sur le présent de l’histoire.

Dimitri a peu ou prou le même âge que Rachel. A savoir qu’ils sont nés la même année. On admirera au passage la délicatesse, le tact et l’élégance de Nathan Dothrakis qui a réussi l’exploit de mettre enceintes, et son épouse grecque, et sa maîtresse russe à quelques mois d’intervalle. N’y voyez pas de malice de sa part : Nathan n’a jamais été un modèle de probité et de fidélité, non pas par goût de la malice voire de la malignité, mais bien parce que ce brave homme, du moins jusqu’à l’âge de sagesse, a toujours eu tendance à réfléchir avec la partie inférieure de son cerveau, à savoir celle située en dessous de la ceinture.

En résumé, Dimitri est une erreur. Une erreur cependant dotée d’une propension à l’ambition dévorante dûment alimentée par une mère n’ayant jamais supporté l’idée de ne pas être la première et d’avoir vu sa progéniture écartée du fabuleux destin des Dothrakis. Consciente des capacités physiques et psychiques de son fils et l’ayant élevé dans l’idée que sa vraie place lui avait été volée, elle n’a eu besoin de rien d’autre qu’une pichenette pour lancer Dimitri sur les traces de ce père qu’il n’a que rarement eu l’occasion de voir, en vue de récupérer un héritage considéré à mauvais titre comme le sien.

Bien entendu, il rencontre Rachel. Evidemment, il se garde bien de lui exposer son véritable pedigree. Bien sûr, il tente de la séduire et est sur le point d’y parvenir lorsque la vérité éclate (Nota : Rachel a beau juger sévèrement son paternel, elle n’a pas grand-chose à lui envier en terme de constance amoureuse. Les chiens ne font pas des chats). Et dans le même temps la psychologie réelle du personnage. Consumé par sa soif de réussir, de s’élever, d’accumuler du pouvoir et de la puissance, il n’envisage qu’un unique objectif : prendre la tête de la famille Dothrakis et s’en approprier les prérogatives. Même celles qui ne lui sont pas dévolues, à savoir la direction pleine et entière – et non plus conjointe – du Sanctuaire. Imaginez : disposer de la maîtrise absolue d’un groupe d’hommes et de femmes capables de détruire le monde. Un gigantesque panard en perspective et une magnifique revanche sur sa bâtardise.

Sa mégalomanie débordante ne l’empêche cependant pas de réfléchir. Il n’aura de légitimité qu’en se faisant cautionner par l’héritière de plein droit de la famille. Rachel. Entre temps – tout cela se déroulant sur plusieurs années – cette dernière a donné naissance aux jumeaux dont le Dragon est le père. Ne sont-ils pas mignons et innocents… Quoi de mieux pour exercer un chantage ? Ni une, ni deux, il les enlève, expose son ultimatum… et se fait sèchement et implacablement renvoyer dans ses vingt deux mètres. Qu’à cela ne tienne, Dimitri pas particulièrement étouffé par la charité, la mièvrerie et l’amour de son prochain accomplira ce qui constituera le point d’orgue de sa folie psychopathe en assassinant les deux bambins, de manière à s’assurer que si lui n’obtiendrait rien, il la détruirait, elle. Sonnant par la même le glas de la famille Dothrakis.

La vengeance de Rachel a été à la hauteur du forfait, le laissant paralysé à vie histoire qu’il dispose de tout le temps nécessaire pour remâcher ses actes. Néanmoins, on ne peut pas dire que le sieur fasse preuve d’une contrition très réglementaire ainsi qu’on peut le voir lors de sa première apparition dans UDC, dans le chapitre 23. Bien au contraire il n’a rien perdu, ni de sa hargne, ni de son ironie, s’acharnant encore et encore à provoquer celle dont il a détruit les raisons de son existence. Et quant à sa seconde intervention, dans le chapitre 32… Alors quoi ? Remords tardifs ou manipulation supplémentaire ? Les deux ? Ou autre chose ?

Cela seul l’avenir d’UDC nous le dira.


PS : et un pavé sans illustration, un ! Ben oui, mais bibi, elle ne sait pas dessiner et comme on n’a pas encore inventé la transposition numérique des produits du cerveau…

6 commentaires:

  1. Allez, prem's ^^

    Y'a pas, j'aime beaucoup la façon que tu as, avec humour souvent, de nous dépeindre la vie et l'oeuvre de tes personnages originaux, y compris les plus détestables. Mais au moins ce méchant-là a de la constance ainsi que de l'épaisseur et pour ça je ne peux que t'en féliciter...

    Vala, bonne soirée ^^

    Chibi

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  2. Deu'z

    Pareil que Chibi : les méchants qui le sont mais avec un vrai background derrière, une histoire, c'est génial. Et tu réussis à merveille.

    C'est bien une fiction où les personnages sont expliqués, présentés, et au final attachants.

    Bonne semaine

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  3. Merci^^

    Compte tenu du fait que je ne suis pas certaine d'avoir l'occasion de glisser l'ensemble de ces détails dans le corps d'UDC, je me suis dit quelques éclaircissements ne seraient pas de trop.

    Mais bon, rien ne dit que je ne reviendrais pas dessus dans un des innombrables épilogues que j'envisage ;)

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  4. La transposition numerique de ce qu'il y a dans le cerveau sur papier ou ecran, ce serait cooool...
    Fin bref XD Du coup je vois maintenant Nathan comme un personnage dont je vais retrouver le nom, un homme qui trompe sa femme parce qu'il ne sait pas dire non, haha !
    Et pour Dimitri, j'aime bien ce coté "mechant jusqu'au bout de la nuit", le fait qu'il ne fasse pas "acte de contrition" comme tu dis, qu'il soit vraiment dévoré jusqu'au bout. A mon sens c'est une jolie prouesse ! ^^

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  5. tu dis à un moment : "mais bien parce que ce brave homme, du moins jusqu’à l’âge de sagesse, a toujours eu tendance à réfléchir avec la partie inférieure de son cerveau, "

    C'est marrant parce que justement la partie inférieure du cerveau (le vrai) lorsqu'elle est lésée est à l'origine de désinhibition... et donc à l'état normal, c'est elle qui contrôle nos pulsions... petite précision de neurologue. Je ne signe pas, mais tu sais de qui il s'agit.

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  6. Héhé! ça fait plaisir de te voir par ici! ;) (évidemment, je devine sans peine ton identitié :p) et merci pour cette précision, je viens d'apprendre un truc là^^ comme quoi, tout ce qui se situe en partie inférieure hein XD!

    Très très intéressant, on en apprend tous les jours sur notre cerveau ;)

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