Suite de l’exploration du fandom écrit pour ce qui concerne les récits les plus… hum… enfin, ceux à ne pas mettre entre toutes les mains, et surtout sous tous les yeux. Encore que, certains méritent la plus grande attention pour peu que vous appréciiez le style et aimiez le chant de notre belle langue.
Tenbra : je préfère donner ici directement le nom de l’auteur, plutôt que le titre de l’un ou l’autre de ces textes, tant ils sont tous de qualité exceptionnelle. Je suis tombée sous le charme de ses écrits l’année dernière, en furetant sur fanfiction.net… puis c’est de ma chaise que je suis tombée en consultant son profil : seize ans. Ah quand même.
J’ai longuement hésité à classer cet auteur dans la catégorie “Insane readings”, sa prose tenant plus du shonen ai que du yaoi en règle générale, certains même n’ayant rien à y voir. Néanmoins, sa façon de dépeindre la noirceur et le désespoir humain a achevé de me décider. Oui, parce que les fanfictions de Tenbra, ce n’est pas ce qu’il convient de lire quand on se sent passablement déprimé. Pourtant, je n’ai pas l’impression que la demoiselle se complaît, se vautre dans le concept angst, à moins que ce ne soit la qualité de sa plume qui permet au lecteur de ne pas se muer en un spectateur passif et malsain du malheur d’autrui. Richesse du vocabulaire, virtuosité de la syntaxe, intelligence de la construction… propos justes et délicats, tout en finesse et respect. Parmi ces perles, on notera l’excellent texte “le père des étoiles” narrant les dernières minutes de la guerre sainte de 1743, et exposant toute l’horreur qu’elles ont inspiré aux deux survivants que sont Shion et Dôkho. A ne pas rater également “l’arcane sans nom”, ou la vision de l’auteur relative à la personnalité de Deathmask, ainsi que “Lamento”, un court one shot sur les conséquences de la bataille du Sanctuaire pour l’un des chevaliers d’or. Et enfin, “Vox clamantis in deserto”, le premier que j’ai lu et qui m’a véritablement retourné les tripes, tout en nuances et en non-dits.