Oui, je l’ai fini. Contre toute attente, et en moins de deux mois. L’imminence de la fin, ou tout simplement plus de plaisir à l’écrire ? Allez savoir.
Quoi qu’il en soit, histoire d’attendre la fin de semaine prochaine et les corrections de Kaldor et d’Alake, un petit extrait :
“Dense, compacte, à tel point qu’il devait jouer des coudes pour s’y frayer un chemin, nul ne s’écartant devant lui, plus par impuissance que par ignorance. Mais ce soir-là, il voulait tout de même y croire. Croire qu’il n’était qu’un être humain comme les autres, anonyme, dont l’aspect et la silhouette longiligne ne se démarquaient en rien de tous les inconnus qu’il croisait, bousculait, évitait. La foule était une forme d’oppression en soi, l’oppression de l’indifférence. Mais il préférait mille fois celle-ci à cette autre, là-bas sur l’île, qu’il avait fuie quelques heures plus tôt. Seul dans son temple vide, il étouffait. Seul au milieu de cette houle humaine, il respirait.
Il avait laissé ses billets d’avion dans l’entrée de ses appartements, avait saisi un pull en coton qu’il avait jeté sur ses épaules et était reparti aussi sec. Toute la journée il avait lutté contre cette oppression générale et galopante qui les affectait tous d’une manière ou d’une autre. Il n’avait rien laissé transparaître lorsque Milo avait dû subir la correction du Sagittaire. Il n’avait rien laissé filtrer de son angoisse en voyant Rachel définitivement enchaînée à leurs destins à tous. Rien… et il en était épuisé. L’idée de partir, dès le lendemain, soulageait un peu la pression. Du moins pour lui. Après tout, la fuite était bien ce qui lui avait toujours été le plus utile non ?
Il se laissait porter, ballotter par le ressac incessant, tandis qu’il n’y opposait aucune résistance. Une fois au bord des quais entre deux marchands ambulants vantant leur pacotille à grands renforts de discours martelés sur un ton lancinant, une autre fois, plus loin, devant la terrasse bondée d’un troquet ayant pignon sur le port, avec là aussi d’autres cris, d’autres rires. Il n’avait d’autre choix que de s’abandonner à cet étourdissement sonore, et cela lui plaisait.
Ses pas – ou ceux des autres ? – le menèrent au bord de la lumière, celle, crue, d’un réverbère marquant la dernière frontière entre les lieux grouillant de vie dans son dos, et un espace de ténèbres devant lui qui faisait naître au creux de ses reins des douleurs familières, stigmates d’une autre vie tout aussi artificielle que le halo blanchâtre au seuil duquel il venait de s’immobiliser. La limite. Son regard fouaillait l’obscurité tentatrice, à la fois désespéré et avide, attendant et redoutant à la fois une réponse à la sempiternelle question qu’il refusait de se poser. Mais l’attirance était là. Irrésistible.
Il se retourna. Vers la foule. Vers le bruit. Vers la vie. Trouver les ressources pour s’y raccrocher, il en avait envie, comprit-il en percevant la pointe de jalousie qui érafla son cœur. S’y fondre pour oublier quelques heures et pour exister. L’absurdité colorée dans laquelle il noyait son regard l’hypnotisait. Il ne distinguait plus aucune mouvement, ou plutôt si, un seul et même élan sans but précis animant la cohorte d’anonymes à quelques pas de lui. Son indécision grandissait. Ce n’était pas à proprement dit désagréable ; au contraire, il aurait aimé y avoir été confronté plus tôt. A présent… c’était un peu tard. Trop tard même.”
Muahahaha.
RépondreSupprimer*se frotte les mains et se lèche les lèvres de délice*
Bon, maintenant faut que je trouve le temps de me dévorer ça... ET de faire les comms en même temps :P
Huk huk huk.
(me fait penser aussi que ça fait 2 chaps de UDC qui sortent alors que je trime toujours sur SD26... oskour TvT)
je ne sais pas pourquoi, mais je crois que tu vas *vraiment* apprécier une grosse partie de ce chapitre... ;)
RépondreSupprimerAlors, prévois le matériel d'urgence à côté du clavier ^^
*gniark*
Merchi m'dame!^^
Je viens de laisser une review sur ff.net mais j'avoue que je ne le fait pas souvent ici. Pourtant ton blog le mérite largement.
RépondreSupprimerJe ne vais pas répéter ce que j'ai déjà écrit, tu le liras de toute manière.
J'aime beaucoup l'analyse que tu fais sur certains personnages. Ca nous permet à nous lecteurs, de mieux appréhender ta vision de leur caractère et de mieux comprendre l'attitude que tu leur donnes et par extension, ta fic.
Je me suis permise de recommander UDC à un nouvel auteur, CassiopéeW à qui tu as laissé une review sur sa fic "Les héritières : la séparation"
Je suis ravie de voir que certaine histoires sortent du lot comme la tienne, la sienne ou celle d'Alake... qui trime encore sur SD26 ;-)
Merci Alaiya pour UDC et tout ce que tu as fait autour.
Kiss
Caro
Merci Caroline, tout ce que tu me dis me touche sincèrement.
RépondreSupprimerJe suis vraiment très heureuse que tant de gens aime cette fanfiction, à laquelle je ne croyais pas vraiment, du moins je n'imaginais pas que les lecteurs, et fans de StS, accepteraient d'entrer si facilement dans cet univers, parfois très éloigné de l'histoire d'origine.
Tu imagines mon étonnement, ma surprise et par extension toute la satisfaction que je peux en retirer... Et si j'ai pu, ne serait ce qu'un peu, faire perdurer le rêve de cette fabuleuse série et y apporter ma mordeste contribution, c'est plus que je ne pouvais en espérer.
Merci pour ta recommandation auprès de CassiopéeW, et franchement, je dois dire que "les héritières" est une excellente fiction, superbement écrite et menée. C'est l'une de mes plus belles découvertes de cette année, c'est clair!^^ Là encore, elle a créé son propre univers et il passe superbement auprès des lecteurs.
PS: ne t'inquiète pas si tu ne vois pas ton commentaire s'afficher immédiatement sur le blog, j'ai activé la modération préalable, pour éviter les spams publicitaires ;)