12 signes, 4 éléments, 3 croix, 2 polarités : une multitude de possibilités

Ce titre vous rappelle vaguement quelque chose ? Raté. J’ai simplement noté de curieux pics de fréquentation à chaque fois que je poste un article à teneur sexuelle plus ou moins prononcée, je voulais vérifier si ça marchait aussi pour les titres. Et, définitivement non, cet article n’a aucune connotation scabreuse, rassurez-vous.

En Juillet 2007, Calliope me suggérait sur SSDB de procéder à quelques compléments visuels explicatifs quant au principe des croix zodiacales évoquées dans U.D.C.. Chi va piano va sano, e va lontano comme dirait un italien de ma connaissance, et je me décide enfin à répondre à cette demande, tout en l’assortissant de quelques compléments techniques.

La thématique générale du zodiaque constitue un réservoir inépuisable d’hypothèses capillotractées et autres théories abracadabrantesques toutes plus fascinantes les unes que les autres, et par conséquent une source intarissable d’inspiration pour tout récit tournant autour du sujet. Bien au-delà de l’astrologie basique soit disant destinée à prédire un avenir hasardeux et la destinée de tel ou tel quidam en mal d’existence, l’étude des symbolismes du zodiaque par delà les époques et les civilisations a ceci de passionnant qu’elle offre un miroir des diverses interprétations humaines des cycles qui jalonnent le passage du temps, à grande ou à petite échelle.

Il serait possible de disserter des heures sur le sujet, mais comme vous n’avez pas que ça à faire – lire mes pavés – et moi non plus – les écrire – je vais me contenter ici de centrer le sujet sur les croix zodiacales.

D’un point de vue général, les chiffres 2, 3, 4 et 6 constituent les principales charnières de regroupements de signes au sein du zodiaque. Le plus connu demeure les 4 groupes de 3 signes, classés par élément (Feu, Terre, Air et Eau). Dans le cadre de U.D.C., ça faisait un moment que je cogitais un mode de regroupement, mais le raisonnement par élément ne me satisfaisait pas, principalement parce qu’il était déjà très connu et de fait, cette piste avait forcément déjà été exploitée.

Au cours d’une discussion avec Tiya – auteur(e) de l’annexe 5 d’U.D.C. et experte en “Madame Soleil” – j’ai appris l’existence des croix zodiacales. Et qui dit “croix”, dit 3 groupes de 4. Et là, tout de suite, c’est beaucoup plus drôle.

Le chiffre 3 et la symbolique qui y est associée fonde ici la base du raisonnement. Sans dresser la liste exhaustive de toutes ses significations spirituelles, on retiendra dans le cas présent que le ternaire est un nombre parfait, dans le sens où il représente l’achèvement de toute chose, et sa complétude. La trinité, les trois étapes de toute forme de vie et de société (ascension, apogée, déclin)… On retrouve en outre ce chiffre dans la quasi-totalité des religions et philosophies orientales, avec à chaque fois cette notion de perfection.

Dans un cadre astrologique, les croix zodiacales sont ainsi constituées :

Croix Cardinale : Bélier, Cancer, Balance, Capricorne

Croix Fixe : Taureau, Lion, Scorpion, Verseau

Croix Mutable : Gémeaux, Vierge, Sagittaire, Poissons

La Cardinale constitue l’amorce, le démarrage l’élan initial et initiatique ; la Fixe représente le calme et la stabilité ; enfin la Mutable symbolise le changement, l’achèvement dans la libération. Ce découpage ternaire est de fait ici une représentation de n’importe lequel des cycles ponctuant la vie dans son ensemble.

L’examen plus détaillé des signes constitutifs des croix fait apparaître plusieurs aspects :

Chaque croix dispose d’un représentant de chacun des éléments.

Les 4 signes s’opposent deux à deux sur la roue du zodiaque. On parle dans ce cas d’“axe”.

Les signes de la première croix marquent chacun l’entrée dans une saison, ceux de la seconde en constituent le milieu et ceux de la dernière les clôturent.

Mais au-delà de toute la séduction que pouvait receler cette symbolique à tiroirs, ce qui m’a définitivement décidé à opter pour ce découpage dans U.D.C. sont les très étranges et surtout fort troublantes associations s’en dégageant dont les correspondances avec les événements, relations et pistes de réflexion que j’avais exposés antérieurement dans la fanfiction ont failli me couper le sifflet. Je l’ai souvent dit et répété : l’idée des croix est arrivée sur le tard, quasiment au moment de la rédaction du chapitre les exposant. De fait, aucune anticipation n’est à mettre à mon crédit de ce point de vue. Je n’ai rien prémédité, rien préparé, rien amorcé qui aurait pu placer les personnages de l’histoire en faveur de cette répartition.

En bref… Promis, juré, craché, j’ai eu un énorme coup de pot. Tout simplement.

Par la suite, j’ai travaillé sur les liens envisageables d’une croix à l’autre, de manière à consolider l’idée de l’unité ternaire et former un tout cohérent, en vue d’établir la résonance globale entre les 12 signes. J’ai de fait opté pour un passage de la Cardinale à la Fixe de Cancer vers Lion, et pour un passage de la Fixe à la Mutable de Scorpion vers Sagittaire, à savoir relation directe entre signe d’eau et signe de feu.

Enfin, il apparaissait évident de conserver le Bélier en point d’ancrage et les Poissons en terme de libération ultime, histoire de refermer la boucle. Là encore, le fait que Mü et Thétis soient les deux empathes du groupe n’avait pourtant pas été destiné à cet effet…

Maintenant, si on se réfère aux articles précédents “Parallèles non euclidiens” ainsi qu’au scénario de Kurumada, la question peut se poser de savoir dans quelle mesure j’ai été consciemment ou inconsciemment influencée par ces divers aspects, pour ce qui concerne l’établissement des équilibres entre les personnages.

J’aime à penser que le choix de l’auteur de Saint Seiya relatif à l’opposition Gémeaux-Sagittaire, tant pour la direction du Sanctuaire que pour le propos général confrontant leurs deux conceptions de la sauvegarde du monde, n’est pas totalement innocent.

Tout comme pourrait l’être celui de trois chevaliers d’or renégats dans le Junikyu-hen, chacun issu d’une croix différente et réalisant l’Athena Exclamation.

Et que penser du fait que les deux seuls survivants de la guerre sainte précédente - appartenant au même axe qui plus est - sont parties intégrantes de la croix Cardinale, lesquels constituent dans Saint Seiya deux pièces maîtresses en terme d’élan initiatique, a contrario du Cancer et du Capricorne qui s’opposent à la progression des héros, chacun campé sur ses certitudes qui, pour différentes qu’elles soient, reposent pourtant sur un même socle…

Quant à la croix Fixe, elle est composée des seuls chevaliers d’or n’ayant pas contré les chevaliers de bronze sur la foi dans le Pope usurpateur.

Quoi qu’il en soit, nous n’en saurons sans doute jamais rien… ce qui ne nous empêche pas de jouer au jeu des relations improbables.