Parallèles... non euclidiens

Revenons à nos moutons. Ceux qui sont sagement parqués dans leurs enclos, hein, pas ceux à la toison sombre dont vous avez eu un aperçu dans l’article précédent.

…

Faites pas attention.

Je disais donc que cette fois on va revenir sur une partie des origines d’U.D.C., et plus particulièrement sur les bases du manga de Kurumada que j’ai quelque peu “dévoyées”. Parce qu’il y en a. Si, si, pas la peine de pouffer de rire dans votre coin, d’abord parce que je vous vois, et ensuite parce que je serais bien incapable de mentir, pff, pensez donc.

Shura ou l’art de la “voiture-balai”

En fait j’exagère. Dans le manga de Kurumada, il n’effectue le sale boulot qu’une fois, lorsque Saga le charge d’aller transformer le gentil Aioros en tranches de salami. Mais cette idée me séduisait assez. Pas le salami, mais plutôt le fait que Shura pouvait être placé dans une situation délicate vis-à-vis d’un de ses pairs qu’il aurait malmené plus ou moins à contre cœur. C’est pourquoi dans U.D.C., c’est lui que Saga choisit pour reconduire Kanon hors du Sanctuaire avec toute la fermeté requise, laquelle fermeté imprimera sa marque sur le cadet des jumeaux sous la forme d’une séduisante cicatrice à quelques centimètres du cœur. Oui, Excalibur, ça coupe.

Les jumeaux ou les joies et les bonheurs du“je t’aime, moi non plus”

Il faut tout de même avouer qu’en ce qui les concerne, Kurumada a fait le plus gros du boulot. Le terreau était fertile, il s’agissait simplement de l’amender à l’occasion. Rivalité, ok. Puissances comparables, ok. Il ne doit en rester qu’un, ok. Cap Sounion… pas ok. D’abord parce qu’il n’y a pas de dieu dans U.D.C., donc Kanon aurait pu y moisir encore un paquet d’années avant que son jumeau ne daigne se rappeler son existence. Ensuite parce que la Grèce, c’est en Méditerranée, alors la marée montante, laissez-moi rire. Enfin, parce que le principe d’un gagnant et d’un perdant à l’issue d’un combat entre jumeaux parfaits avec toutes les séquelles psychologiques que cela entraîne était délicieusement tentant, surtout si le gagnant n’est pas celui qu’on croit.

Saga et Aioros ou l’histoire du “loup et l’agneau”

Il me les fallait tous. Les chevaliers d’or. Forcément, par rapport au manga, il y avait quelque chose qui coinçait. Oui, mais d’un autre côté… fascinant le passif de ces deux-là. Rivaux pour l’obtention de la plus haute charge du Sanctuaire, chacun témoignant d’une certaine perfection dans leur genre, mais l’un rayonnant dans la lumière et l’autre sombrant dans l’obscurité de l’ambition. Et j’allais passer à côté de ça ? Vous voulez rire ! En faisant de Saga le bourreau direct d’Aioros, celui qui le pourchasse, mais qui ne trouve pourtant pas le courage de le tuer, se “contentant” de le défigurer à vie, je tenais l’une des principales pierres d’achoppement de la personnalité torturée du Pope. Quant à Aioros… être le chevalier le plus parfait de sa génération ne dispense pas de rancune, d’amertume, de colère, de haine. Pas lorsqu’il est confronté à l’irrémédiable gâchis de sa vie, agrémenté en sus d’un amour pour une femme qu’il sait réservée à son tortionnaire. C’est un homme, merde.

Le Sanctuaire ou le retour de “l’île mystérieuse”

J’aurais pu parler d’île au trésor compte tenu de la densité de “bishonen” au mètre carré que ce lieu magique recèle, mais soyons sérieux deux minutes. U.D.C. est peut être très ancrée dans le monde moderne, mais point trop n’en faut. L’Acropole hein… Je ne le sentais pas. Le coup de la dimension parallèle, du passage secret, du mot de passe… Et en plus, quelqu’un l’a déjà fait ce coup-là, un type sorti d’on ne sait où, Megumu Okada de son petit nom. Même pas drôle. Cela dit, il n’en reste pas moins que le Sanctuaire est censé être un lieu isolé et protégé du monde, pas un moulin ouvert aux quatre vents. Et quoi de mieux comme vase clos qu’une île, je vous le demande ? Rien d’autre évidemment, et je sais de quoi je parle. Rajoutez à cette base de départ une mer Egée constellée d’une myriade de ses semblables, et un soupçon de brume permanente au cœur de laquelle le plaisancier imprudent ne pourra rien faire d’autre que de s’égarer, vous tenez le Sanctuaire idéal.

A noter que l’île ne se situe guère loin d’un charmant petit port touristique servant en l’occurrence de point d’entrée sur les terres continentales, et qui aurait tout à fait pu s’appeler Rodorio. C’est juste que j’ai purement et simplement oublié de le signaler.

Compte tenu de l’heure avancée, je vais m’arrêter là dans mon recensement, par ailleurs, je ne pense pas avoir oublié grand-chose. Mais peut-être vous, de votre côté, avez-vous repéré quelques éléments du même genre méritant un développement ? N’hésitez surtout pas à en faire part, on verra ce qu’on peut faire…