mercredi 6 juin 2007

Saines lectures [3]

… La revanche finale.

(Pas pu m’en empêcher)

Ce troisième article relatif au fandom StS met les dames à l’honneur. Et oui, les auteurs féminins de fanfiction sont légion, sans doute même plus nombreuses que ces messieurs.

StS a beau être un manga shonen certifié 100 % pur jus à la testostérone, il a eu cette chance de profiter d’une adaptation en animé selon le style graphique de l’inénarrable duo Araki/Himeno, le tout orchestré par les musiques inoubliables de Seiji Yokayama. Pourquoi une chance ? Parce que cela a offert au manga une âme, une ambiance, du drame, de la tragédie…


… Et une collection de personnages masculins tous plus affriolants les uns que les autres.

Je ne sais pas si c’est ce dernier aspect qui justifie la part non négligeable du public de donzelles – dont je fais partie – qui s’est pris d’intérêt pour StS, néanmoins, m’est avis qu’il ne doit pas y être totalement étranger.

Bref. Cette longue digression pour m’amener à vous parler de fanfictions que j’apprécie tout particulièrement et écrites par des femmes.

«L’ère des deux Béliers» de Chibi Mu.

Toujours en cours d’écriture, cette fanfiction s’attache à dépeindre le déroulement et l’enchaînement des années écoulées avant la bataille du Sanctuaire, période au sujet de laquelle le manga ne distille que peu d’informations ce qui permet à l’auteur de laisser libre cours à son imagination, dans le strict respect toutefois de la chronologie kurumadienne.

Comme le titre l’indique, le fil conducteur de l’histoire s’appuie sur les dernières années de Shion avant qu’il ne soit sauvagement assassiné par Saga mais aussi et surtout sur l’apprentissage de la vie par le jeune Mü du Bélier, durement éprouvé par la funeste destinée de son maître.

Rédigé dans un excellent français et un style que je qualifierais d’académique, le récit se lit aisément, cheminant avec le lecteur au travers des étapes incontournables qui jalonnent l’existence de Mü dans un contexte troublé. L’atmosphère est à la fois amère et douce, dure et tendre, teintée d’inéluctabilité et porteuse d’espoir, imprégnant plusieurs thématiques intergénérationnelles telles que l’amitié, le respect mutuel, la famille. La continuité et la transmission de ces valeurs demeurent le filigrane permanent et le message général du récit. De nombreux personnages originaux font leur apparition mais cela ne gêne en rien l’acquisition de l’histoire par le lecteur, bien au contraire, ce choix la sert avec beaucoup d’à-propos. Par ailleurs, et ce n’est pas négligeable, l’auteur possède une culture des civilisations anciennes assez époustouflante et la met au service de son récit par petites touches, contribuant ainsi à la rendre plus précise et plus vraie.

Une annexe a également été rédigée, entièrement centrée sur Shion et sa vie. Si vous aimez les belles histoires tristes, je ne saurais que trop vous la conseiller.

En bref, une fanfiction bien comme il faut, respectueuse de l’œuvre-support, tout en faisant preuve d’une originalité maîtrisée.


«Les Chroniques d’Ermengardis» de Megara.

Changement de style, changement d’ambiance. Bienvenue dans le crossover le plus improbables que j’ai jamais vu ! Improbable… mais pourtant diablement efficace.

A toutes fins utiles, je pense – cet avis n’engage que moi – qu’il est tout de même souhaitable d’être familier de l’univers d’Anne Rice avant de se plonger dans les Chroniques. Connaissant bien le cycle des Vampires, je n’ai eu aucune difficulté à m’approprier un certain nombre de concepts et de personnages, mais j’imagine difficilement ce qu’il pourrait en être de lecteurs ne connaissant pas du tout cette référence.

Ah ? Oui, vous avez bien lu : vampires. Quand je vous parlais d’improbable… Les Chroniques d’Ermengardis se déroulent une douzaine d’années après la fin du manga et voient la résurrection des golds, ou plutôt leur réincarnation dans des corps qui ressemblent étrangement à ceux qu’ils avaient avant d’être définitivement atomisés. Ils n’ont rien oublié de leur passé… mais celui-ci est depuis fort longtemps révolu. L’équilibre sur Terre a été modifié et Athéna s’est «retirée des affaires», pour laisser le champ libre à l’ordre d’Ermengardis, ordre mystérieux dirigé par un couple de vampires, en charge d’une part de protéger la planète contre les forces obscures, et d’autre part de faire respecter la trêve entre l’Olympe et l’humanité. En vertu de l’accord passé entre les Dieux et l’Ordre, les golds fraîchement revenus d’entre les morts sont de fait affectés à cette organisation dont ils ignorent tout. Dommage pour eux, surtout au moment où se profile une menace inconnue qui n’entre pas franchement dans leur domaine de compétences… nonobstant le fait que de toute manière, lesdites compétences leur ont été retirées. Oui, je sais, c’est balot. Et si vous rajoutez en sus quelques interrogations existentielles de ces mêmes golds rattrapés par leurs passés respectifs aux moments les plus inopportuns, vous tenez un mélange détonnant.

Les chroniques constituent une fanfiction «fantastique» à tiroirs multiples, où les intrigues se croisent et s’entrecroisent jusqu’à former une trame complexe mais solide, le tout ponctué de nombreux rebondissements et autres cliffhangers pas piqués des vers. De nombreux personnages originaux ont été créés par l’auteur, mais celle-ci les maîtrise si bien qu’ils s’insèrent avec aisance et naturel dans l’histoire. A vrai dire… je dirais plutôt que ce sont les personnages de StS qui sont intégrés dans une histoire qui n’est pas vraiment la leur. Le style est sympathique, facile à lire et à suivre, l’humour n’est pas absent malgré la noirceur générale qui teinte le récit, le traitement psychologique des uns et des autres est plutôt novateur et, pour ce qui est de la partie StS de l’histoire, comble pas mal de lacunes de façon originale et bien pensée.

Une lecture riche et fascinante, à réserver néanmoins aux fans dont le degré de fanatisme ne dépasse pas la cote d’alerte.

5 commentaires:

  1. On peut tout à fait se plonger dans les Chroniques d'Ermengardis sans avoir lu Anne Rice, bibi l'a fait sans problème. La seule chose que j'avais trouvée un peu déroutante à l'époque c'était les différents clans vampires, un peu dur de se souvenir d'un chapitre à l'autre de qui est avec qui. Ce qui a été palié depuis par le récapitulatif de la section personnages. Fiction très sympathique et très originale, cette originalité étant justement son principal atout, ou sa principale faiblesse, la question essentielle étant de savoir si l'on apprécie une histoire où les golds sont dominés par l'intrigue, le risque étant de les percevoir comme des sous personnages du récit, pesant faiblement dans la trame, tant ils apparaissent comme dépassés. D'un point de vue Saint Seiyatesque, c'est là pour moi tout l'intéret de l'histoire, découvrir ceux que l'on a toujours considéré comme des personnages importants dans une position de faiblesse extrême vis à vis des évènements.

    L'Ere des deux Béliers est effectivement plus académique, au sens où les goûts personnels des lecteurs courent moins le risque d'être pris en défaut. Entrer dans l'histoire ne demande pas spécialement d'effort. Ca se fait de façon fluide, quasi évidente, avec la fraicheur d'un retour aux sources. C'est très bien écrit, une fois que l'on commence on n'a qu'à se laisser porter. Et effectivement on y retrouve la plupart des valeurs véhiculées par StS, et ce de façon autrement plus intime qu'on est vraiment plongé au coeur d'une relation spécifique à Shion et Mu. C'est une histoire qui nous parle tranquillement au creux de l'oreille, que l'on suit avec confiance et sérénité.

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  2. Tout d'abord, un grand merci à toi Alaiya pour accorder autant d'intérêt à cette fiction^^ J'aime d'ailleurs beaucoup le résumé que tu en as fait (je vais d'ailleurs songer à mettre à jour la présentation que j'en fait sur le site... Tu m'as inspirée, là).

    Je suis assez d'accord avec Snaritt quand à la nécessité de connaître Rice pour comprendre les Chroniques. Je ne pense pas que cela soit vraiment nécessaire, étant donné que je fais référence à des concepts assez connus sur les vampires (et que l'on retrouve dans les oeuvres de Rice, mais aussi Buffy, Angel, Underworld... Bram Stoker a inspiré pas mal de monde!).

    Et c'est vrai que la principale faiblesse de cette fiction réside dans le fait qu'elle est très éloignée de l'univers de base de Saint Seiya, et que les fans ne vont pas tout forcément apprécier. Une chose amusante que j'ai remarqué, c'est que les personnes qui ne connaissaient pas Saint Seiya accrochait plutôt bien à l'intrigue...

    [D'un point de vue Saint Seiyatesque, c'est là pour moi tout l'intéret de l'histoire, découvrir ceux que l'on a toujours considéré comme des personnages importants dans une position de faiblesse extrême vis à vis des évènements.]
    Snaritt, je suis bien contente de lire cela, car c'était le but recherché. ^^

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  3. coucou !
    Et bien moi je ne connait pas Anne Rice mais j'adore les "chroniques d'Ermengardis" ! ^_^
    C'est une superbe fic qui se lit super bien. Voir les chevaliers d'ors sans leurs cosmos et réduit a suivre de simples mortelles et un couple de vampires c'est tres interessant.La psychologie des personages est vraiment bien travaillé.
    En tout cas moi j'avais tout de suite accrochée des les premières lignes et j'en suis toujours accro!
    Par contre "l'ère des deux Béliers" Je ne peux rien dire car je ne l'ai pas encore lue, mais je vais m'y atteler ! ^_^

    bye bye !

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  4. Bon, ben, autant (au temps) pour moi alors!^^
    On peut donc lire les Chroniques sans connaître la saga des Vampires d'Anne Rice. C'est vrai que j'ai du mal à imaginer l'inverse, vu que je connais les bouquins de la dame et que du coup, je ne me pose pas 10 000 questions sur les Marius and Co. Du coup, c'est un bon point de plus à porter au crédit de Megara puisqu'elle a réussi à faire entrer ses lecteurs dans son monde sans difficulté.

    Mais quand même... il y a une question que je me pose (ou plutôt un espoir que j'entretiens): un gold va t il se faire mordre? *___*

    (sadique moi? ja-mais!)

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  5. Bah...euh...sais pas trop quoi dire là, tout est dit dans ta superbe explication et je t'en remercie encore une fois (après mon message "à chaud" par MP). J'essaie de faire de mon mieux à ma façon, et je suis heureuse que ça plaise, même si, j'en conviens, c'est tout à fait académique (j'avais jamais pensé à mon style de cette façon là, tiens...).
    Tant que j'y suis, je remercie aussi Snaritt pour son gentil commentaire aussi, très sympa de sa part...
    Bref, merci encore et à bientôt !

    Chibi

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