Saines lectures [2]

Continuons notre exploration du fandom StS, avec un nouveau support apparu sur le net depuis près de deux ans maintenant, et tendant à faire des petits, je veux parler de la «fanBD» ou «fanga», terme dont le copyright est à mettre au crédit de Pegasus, grand maître absolu du saintseiyaforum.com (oui, enfin, la modération prend peu à peu le pouvoir, mais faut pas le lui dire).

«Ocean Chapter» de Ouv

L’une des premières fanBDs, ou du moins la première à avoir remporté d’innombrables suffrages auprès des fans, de telle sorte qu’elle est aujourd’hui connue et reconnue à la fois dans le fandom français, mais aussi étranger. L’O.C. se situe chronologiquement entre la partie Poseidon et la partie Hadès du manga, mais prend également en compte la partie Asgard de l’anime. Le scénario, dans la plus pure lignée épique Saint Seiyesque, voit l’affrontement entre les chevaliers de bronze et le Titan Ocean, après qu’Athena a été enlevée par ce dernier. Ocean, qui dispose à sa solde des sept guerriers divins d’Asgard et surtout d’une dizaine de guerriers investis à travers leurs aubes de l’âme et de la puissance des Océanides, donne bien du fil à retordre à nos cinq héros qui une fois de plus luttent pour sauver l’humanité... Mais les raisons poussant Ocean à agir ne méritent-elles pas d’être discutées ?

Bien au-delà du scénario – classique, mais solide et calibré – développé par l’auteur, ce qui m’interpelle le plus dans l’O.C., c’est bien la somme et la qualité du travail qu’il y a derrière. En cela, je demeure admirative du rendu qui nous est offert, à chaque mise à jour. Le trait, le style, les couleurs, le découpage… C’est professionnel et ça se sent. Le challenge est à mon sens monstrueux, Ouv s’en tire avec tous les honneurs pour le plus grand plaisir de tous. "The" référence.

«L’Emergence des Géants» de Hedrick

L’EdG est une fanfiction dont j’ai déjà causé à cet endroit, et qui fait actuellement l’objet d’une adaptation sous forme de fanBD. Cette dernière est le fruit d'un travail collaboratif entre Hedrick – au dessin et à la colorisation – et Ouv qui établit le storyboard à partir des écrits de Black Dragon, c’est d’ailleurs ce dernier point qui en fait toute l’originalité. Ou comment illustrer la difficulté d’établir un rendu visuel dense, pertinent et percutant d’une œuvre écrite… La bande dessinée, ou « neuvième art », se caractérise à mes yeux par la transmission d’une information, d’une histoire, par le biais de l’image et de lignes réduites de texte, de telle manière à ce que le lecteur y détermine immédiatement le fond du propos sur un support minimal. Autant dire que cela n’a rien d’une sinécure.

En ce sens, la fanBD de l’EdG constitue également ici un défi intéressant à relever et pour l’heure, s’en sort avec un certain brio, s’appuyant notamment sur le style graphique de Hedrick, qui laisse là libre cours à ses multiples capacités. A suivre donc.