mardi 7 avril 2009

Poison

Avertissement : ami lecteur, si tu n’as pas lu le tome 3 de “The Lost Canvas” (ainsi que les suivants) et/ou la partie I d’UDC 36, ne pose pas les yeux sur le billet qui suit, ou tu risques de te faire spoiler très fort.



Visiblement, le sort réservé à Thétis dans ce dernier chapitre en aura interpellé plus d’un parmi vous. Ce serait vous mentir que de dire que je n’en suis pas ravie ! Ceci dit, je n’imaginais pas que cette partie génèrerait une telle vague de questions et de réactions. Aussi, procédons à une petite synthèse...

Oui, ce qui arrive à Thétis est directement inspiré de “The Lost Canvas” et plus précisément des caractéristiques du chevalier d’or des Poissons de ce XVIIIème siècle, j’ai nommé Albafika (ou Albafica, ne soyons pas sectaires). Sans nul doute, et jusqu’ici, l’un des personnages les plus intéressants et charismatiques que Teshirogi nous aura offert avec Manigoldo du Cancer (je vous fais le cri de la fangirl sauvage au fond des bois, ou c’est pas utile ?... C’est bien ce que je pensais).


Je disais donc que ce personnage amène une dimension tragique dans l’histoire (et non pas dramatique, nuance), relativement à sa vie et à la façon dont il l’achève. Les faits sont exposés – au contact permanent du poison de ses roses, le corps d’Albafika lui-même a fini par être empoisonné ce qui l’empêche d’approcher les autres êtres humains tant il est devenu “toxique” –la somme de leurs implications étant finalement laissée à la libre appréciation du lecteur. Et elles sont nombreuses.

Le chevalier des Poissons fait partie d’un groupe d’élite dont les membres sont censés être, à la base, ses interlocuteurs les probables ou du moins les plus fréquents. TLC le montre aussi traversant le village proche du Sanctuaire ; dans les deux cas, il garde ses distances avec ceux qui le côtoient et semblent témoigner d’un respect pour cet homme à l’aune des contraintes qui l’obligent à se tenir éloigné de n’importe lequel de ses semblables.
De fait Albafika est investi d’une mission sacrée, celle de protéger l’humanité, au nom d’Athéna. Mais c’est également en ce nom qu’il a dû acquérir une puissance qui, au final, ne peut que le mener sur la voie de l’autodestruction. La socialisation de l’espèce humaine en fait l’une de ses caractéristiques principales ; dans ce cas, on peut légitimement se poser la question de savoir si un homme serait capable de vivre toute son existence à côté de ses semblables, mais pas avec eux. Ne vaudrait-il pas mieux pour lui se retirer définitivement du monde des hommes, plutôt que de continuer à vivre en ayant constamment sous les yeux ce qui lui est dorénavant interdit ?
L’une des forces principales du personnage est d’être parvenu à dépasser ce questionnement, comme on peut le penser au vu de son sacrifice, qui pour le coup, est double : celui de son quotidien pendant des années et des années, et celui de sa vie au final. Nul ne saura finalement s’il aura connu la définition du bonheur, ou quelque chose d’approchant. A-t-il trouvé un palliatif suffisant dans sa conviction de défendre une noble cause ? Cette dernière vaut-elle son absence de révolte contre un sort aussi peu enviable ? Albafika fait passer l’intérêt collectif avant le sien propre, ce qui est tout à son honneur. Oui, mais quelqu’un d’autre dans sa position ? Disposerait-il – ou elle –de la même volonté et de la même abnégation ? Et enfin, quid de ceux qui pourraient se sentir proches de ce quelqu’un ?

Ces aspects m’ont interpellée lorsque j’ai lu cette partie de TLC pour la première fois. Mon goût prononcé pour le tragique n’est plus un secret, et de fait, le propos présenté dans le manga m’est apparu tout à fait fascinant. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à envisager de réutiliser le tout dans UDC, d’autant plus que l’un des axes principaux de l’histoire tourne autour de l’imbrication humain/surhumain.

Le personnage de Thétis s’est bien évidemment imposé pour constituer la malheureuse élue. La logique d’abord, a présidé à la décision, celle du signe du zodiaque. Ceci dit, ce qui était également intéressant à creuser – et histoire d’enfoncer un clou déjà bien rouillé – était l’empathie de la jeune femme, laquelle rajoute un troisième aspect sacrificiel non négligeable. Thétis est sans cesse à l’écoute de ses pairs, et de tous ceux qui l’entourent ; et comme vous aurez pu le remarquer, elle est très “tactile”, n’hésitant jamais à effleurer le poignet d’un tel, ou à saisir la main de tel autre, toujours avec le souci premier d’apaiser par son contact et sa présence. Lorsqu’on n’a jamais connu que cette proximité par le corps et le cœur, quelles conséquences peuvent bien découler de l’empoisonnement intégral de son corps ?

Quant à l’irréversibilité du processus… Rien n’est clairement dit dans TLC à ce sujet, néanmoins, tout laisse à penser qu’aucun retour en arrière n’est envisageable. Et dans UDC, ce ne sont pas Mü et Shaka qui viendront vous détromper…

Enfin, pour terminer, ce qui m’a conforté dans cette décision a été… une chanson. “Poison” de Tarja, ex chanteuse de Nightwish. Pas le titre du siècle, entendons-nous bien –bien agréable cela dit – mais les paroles… Je vous laisse juges.

3 commentaires:

  1. Le Tome 3 de TLC était une merveille (d'ailleurs, c'est une merveille, je reçois via mangamachin que le 5 sort demain, miam)

    Bonne journée à toi

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  2. Je ne connais pas TLC, mais je commence à me demander sérieusement si je ne vais pas acheter les tomes tout doucement.

    Quant à "Poison" de Tarja, je constate encore que si nos préférences littéraires et cinématographiques sont très semblalbes, pour la musique c'est pareil.
    J'aime aussi Within Temptation. Et toi ? ^^

    Je suis dans la énième relecture d'UDC 36.2 afin de faire un com qui veuille dire quelque chose. Ca va venir... bientôt...

    Kiss
    Caro

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  3. coucou Caro,

    et bien franchement, pour TLC, c'est le bon moment, il n'y a que 4 tomes sortis pour l'instant en france (au japon, on en est à 14 ou 15). C'est vraiment très réussi, esthétiquement parlant, même si parfois le scénario (du moins après le tome 6) est parfois, heu... bizarre? :p

    Sinon, oui, j'adore Within Temptation! (et nightwish, bien sûr, et after forever aussi) Tu sais, j'ai cru remarquer que généralement, il y a une corrélation forte des goûts des fans, entre le metal et StS, à laquelle on peut rajouter la lecture de la SF et de la fantasy. Moi j'dis... ça mériterait une thèse sociologique^^

    A bientôt donc ;)

    bises

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