samedi 15 novembre 2008

Le solstice: le pourquoi du comment?



Suite à l’abord de quelques points relatifs aux Portes sur ce blog et sur le SSF, et au rôle que Saga se doit de tenir dans UDC, il convient à présent de décortiquer le chemin ayant mené à la découverte de Mü dans le chapitre 31.

Certains lecteurs n’ont pas été étonnés par le rapport établi entre le chevalier des Gémeaux et le dieu Janus ; rien de plus normal, le site Moeru Cosmo
ayant déjà listé avec soin les différences symboliques attachées à ce signe, et surtout à la représentation qu’en a fait Kurumada.

Mais à dire vrai, si la fiche du troisième signe m’a confortée dans mes conclusions, le raisonnement que j’ai suivi pour en arriver là n’a strictement rien à y voir, puisque le point de départ a été le solstice d’été.



En effet, l’histoire avançant, et l’échéance pointant le bout de son nez, j’ai du fixer une date pour l’affrontement final de manière à établir un rétro planning qui tienne la route. Ayant toujours mis un point d’honneur – dans la mesure du possible – à utiliser la force des symboles dans UDC, je me suis creusée la tête pour arriver à la conclusion que douze signes du zodiaque équivalaient à une sorte de garde rapprochée du soleil, le long de l’écliptique, à savoir son parcours annuel dans notre ciel. Il me fallait donc une date en rapport avec le soleil.
Un rapide retour en arrière sur l’histoire a mis en évidence que chronologiquement parlant, on se trouvait proche du solstice d’été. Bien évidemment, si le récit avait été décalé de six mois, j’aurais choisi celui d’hiver.

Ceci étant posé, je me suis lancée dans quelques recherches sur le net, histoire de creuser la question et de voir ce que pouvais en tirer d’exploitable. A ce stade, je n’envisageais pas encore de rôle spécifique pour le Pope.
Alors, évidemment, la plupart des sites que j’ai visités sont tous – plus ou moins – affiliés à l’ésotérisme et ses divers aspects. Qu’on y croit ou pas, c’est tout à fait secondaire (comme pour la symbolique associée au zodiaque), ce qui est intéressant ici est de recouper les perceptions, explications et démonstrations pour tâcher d’en sortir un fil conducteur commun. Et surtout d’en faire une synthèse (ou du moins d’essayer) que je vous livre ci-après.


Ce qui ressort en premier lieu est l’omniprésence de la célébration des deux solstices dans la plupart des civilisations, anciennes et actuelles. A titre d’exemple, on pourra citer celles ayant rapport avec le paganisme en règle générale (celtiques), mais aussi la culture chrétienne, avec les feux de la Saint-Jean. On se rend néanmoins compte assez vite que la Saint Jean Baptiste est fêtée le 24 juin et que la naissance de Jésus est fêtée le 24 décembre. L’église et ses coïncidences… De fait, il ne s’agit là, ni plus ni moins, d’une appropriation chrétienne de rites et de symboles très anciens, tous issus de l’observation de la nature et de ses cycles par l’homme.

A vrai dire, la course du soleil a longtemps marqué un dichotomie forte dans le rythme annuel, avec le solstice d’hiver qui correspond au moment où les jours commencent à rallonger, et donc à l’entrée dans une période que l’on pourrait qualifier de “faste”, celle du retour à la vie, et à l’inverse le solstice d’été qui constitue le seuil à partir duquel les jours raccourcissent, menant inexorablement vers l’obscurité et à la mort.
Les feux de la Saint Jean sont une forme de résistance à cet état de fait, car leur lumière au cœur de la nuit pallie l’ombre, encore pour quelques heures. Ils sont aussi considérés comme symbolisant le passage d’un état à un autre, ou bien encore un lien entre la terre des hommes et le ciel des dieux.

On peut également rajouter qu’en considérant les solstices et les équinoxes comme des axes, on retrouve bien évidemment le concept des croix, sous un autre aspect – bien que dérivé – de celui usité dans UDC. On retiendra ici pour l’essentiel que le quart du cercle compris entre le solstice d’été et l’équinoxe d’automne est “le domaine de la destruction et du jour, de la corruption intérieure des formes créées qui déclinent parce que le principe de vie se retire d'elles au moment où elles atteignent leur plus grande splendeur matérielle, - l'été.” (cf. par ici pour de plus amples explications)


Au cours de mes recherches, j’ai donc pu trouver qu’à ces notions de solstices est effectivement associé le dieu Janus, en tant que “gardien des portes solsticiales”.




Ce que l’on sait généralement de Janus tient le plus souvent à son aspect – deux visages en opposition – et au rôle qu’il jouait dans la mythologie romaine, les portes de son temple étant ouvertes ou fermées selon que Rome était en guerre ou en paix. Janus est l’un des dieux les plus anciens de cette mythologie, et de fait, il a endossé pas mal d’attributions, toutes plus diverses et variées les unes que les autres, mais liées : dieu des portes et des carrefours, dieu du commencement (mois de Janvier), dieu liant le passé et l’avenir, dieu qui surveille, dieu qui symbolise à la fois le caractère mâle et femelle de l’humanité (… je vous vois venir…Raté).
Pour en revenir aux solstices, Janus regarde donc à la fois du côté de la phase ascendante du soleil, et de celui de la phase descendante. Parmi ses attributs, on retrouve régulièrement une paire de clés : celle en or correspond au solstice d’hiver, et celle en argent à celui de l’été (à noter que ces deux clés figurent sur les armoiries… du pape).







A noter au passage que celui qui détient les clés est celui qui est “le chef, le maître, l’initiateur, celui qui détient le pouvoir de décision et la responsabilité” (“Dictionnaire des symboles” – Chevalier, Gheerbrant – Ed. Bouquins/Robert Laffont / Jupiter). Et ce n’est pas moi qui le dis.

Considérant qu’une porte ouvre potentiellement sur un mystère, il devient également le dieu de l’initiation.
Il est alors d’usage de considérer le solstice d’été comme la “porte des hommes” qui, en gros, symbolise la constitution de l’individu au sens entier du terme. Celui d’hiver serait la “porte des dieux” qui mènerait l’homme vers son état spirituel.


Je n’ai pas eu besoin de plus. Le solstice d’été est la porte des hommes, ce qui correspond au propos d’UDC. Cette même date “ouvre” sur une période d’obscurité et de destruction. Le solstice d’été constitue la transition entre les signes des Gémeaux et du Cancer. Janus est directement relié au signe des Gémeaux dans le manga de Kurumada (cf. casque de l’armure et la manipulation des portes de dimensions).

CQFD.

Alors vous allez me dire “oui, mais, et si cela était tombé sur le solstice d’hiver ?” Simple : Aioros aurait été celui qui se serait dressé devant les Portes. Un comme devant… un mur. Ca ne vous rappelle rien ?

4 commentaires:

  1. Rien à dire sur ton billet, sinon que c'était un plaisir de le lire... Même si on n'est pas au fait de ta fiction, les références et explications que tu donnes, sur le solstice et tout ce qui l'entoure, est un régal...

    Rien à rajouter. Merci pour ce bon moment

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  2. Merci Faucon^^

    Contente que ce billet t'ait plu ;)

    Pas évident d'être exhaustif sur le sujet, il a fallu recentrer un maximum^^

    (là , je constate juste que sur l'eeepc, la police du billet n'est pas homogène... gênant ça, très gênant. Est ce la même chose de ton côté? De plus, j'ai beaucoup de problèmes pour mettre le blog à jour sur firefox, je suis obligée de passer par Internet explorer ces derniers temps, et ça m'agace...)

    Bon dimanche^^

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  3. ça aurait pu être Aioros ??? Interessant... m'est avis que tu as dû bénir ton inconscient d'avoir fait tomber la bataille près du soltice d'hiver.
    En tout cas bien joué pour toutes ses explications... si si j'insiste... très beau back ground que celui des portes de janus.

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  4. Merci Achille ;)

    Et oui, cela aurait pu tomber sur Aioros... ce qui m'aurait bien embêtée en effet!^^

    Contente que tu aies apprécié les explications, grosse galère à ordonner à peu près correctement^^

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