vendredi 31 octobre 2008

[Les Portes] The Doors




(ou comment se faire référencer sur un thème qui n’a rien, mais alors rien à voir avec Jim Morrison)

UDC est entrée dans sa dernière ligne droite et bien évidemment, je ne vais pas dévoiler maintenant tous les tenants et les aboutissants des Portes même si pour bon nombre d’entre vous, leurs objectifs et thématiques associées ne sont plus vraiment un mystère.

La question à laquelle je peux cependant tenter de répondre est “Pourquoi des portes ? »

Et bien… pourquoi pas ? Voyons voir : Saint Seiya est entièrement basé sur la mythologie grecque et plus précisément sur des affrontements successifs entre déités olympiennes. Ou plus prosaïquement… le boss de fin est toujours un dieu. De là, de nombreuses fanfictions parmi celles estampillées “Saint Seiya Spirit” ont persévéré dans cette voie et, tour à tour, ont exploité les mythologies du monde entier, jusqu’aux plus obscures. Quelque chose me dit d’ailleurs qu’on a atteint un parfait niveau d’exhaustivité, ou pas loin.

Le fait est que si nombre des fics en question ont le mérite de s’appuyer sur des recherches bibliographiques notables de la part de leurs auteurs et d’avoir fait émerger de nouveaux centres d’intérêts chez certains de leurs lecteurs, il n’en demeure pas moins que le contexte choisi a induit dans la plupart des cas la reproduction fidèle de la trame kurumadienne. Si sur la forme, on peut saluer les efforts réalisés pour créer de nouveaux ennemis, de nouvelles armures, un nouveau vocabulaire,etc… sur le fond, cela reste redondant.

A mon sens, mais je peux me tromper, je crois qu’il est difficile de construire une histoire typée Saint Seiya et d’éviter dans le même temps l’écueil de la répétition du schéma. En tout cas, je ne me suis pas sentie capable de ce challenge. Et surtout, ce n’est pas ce que j’avais envie de lire et donc d’écrire.

Alors plutôt que vers une personne (être humain ou dieu), je me suis orientée vers un “concept”. Un bien grand mot pour englober en vérité une conviction, une idée, une vision contre laquelle le Sanctuaire était susceptible de pouvoir lutter. A noter que de ce point de vue, cela rejoint finalement certains aspects Saint Seiya. Mais ce que j’ai souhaité par-dessus tout était que ce “concept” puisse prêter à discussion et non pas être obligatoirement considéré comme “mauvais”, comme le mal absolu selon les critères moraux hésités de notre culture judéo-chrétienne.

Il a néanmoins fallu le matérialiser. Cela aurait pu être n’importe quoi, ce fut des Portes.
Par définition, une porte est un passage entre deux lieux. Un passage qui peut se trouver sous deux états : ouvert et fermé. Elle constitue donc une frontière, une limite qu’on peut être libre, ou pas, de franchir. Dans tous les cas, sa présence implique une volonté de la part de celui qui lui fait face pour lui conférer son existence. Sinon, elle n’a aucune utilité.
Une porte peut être à l’origine d’une large palette d’émotions humaines : l’impatience, la curiosité, la circonspection, le respect ou la peur, entre autres. On ne sait pas ce qui peut se trouver derrière, ce qu’elle renferme, ce qu’elle protège. Elle peut être ouverte, comme une invitation, mais qui sait ce qui peut se trouver dans l’autre lieu ? Il pourrait s’agir d’un piège. A l’inverse, elle peut aussi symboliser l’abri : une fois refermée, plus rien ne peut nous atteindre.

Dans le cas d’UDC, les Portes sont inquiétantes, elles sont une menace. Non pas en tant que telles, mais à cause de ce qu’elles renferment.
A bien y réfléchir, cette sensation de danger que je leur associe dans l’histoire est le fruit d’un mélange de références diverses.

Stephen King : lectrice assidue pendant mes années lycée, j’ai été durablement marquée par certains de ses récits et plus particulièrement par ses nouvelles. King a un don pour générer l’angoisse en quelques pages, un don qui s’exprime d’autant plus via le format de la nouvelle qu’il maîtrise avec excellence. Je me rappelle avoir lu une de ses histoires – dont je ne me rappelle pas du titre – relative à une porte de placard dans une chambre d’enfant. Chaque nuit, l’enfant voit la porte s’ouvrir et des choses affreuses en sortir. Je ne me rappelle pas de la fin, mais m’est avis que ça ne devait pas être très joli à voir.

Tolkien : J’ai beau adorer la science fantasy, je n’ai jamais été fan de Tolkien. Pour des tas de raisons. Quoi qu’il en soit, j’ai lu “Le seigneur des anneaux” comme beaucoup et toute la partie se déroulant dans la Moria m’a beaucoup marquée. Plus particulièrement le début, lorsque la petite troupe de Gandalf se retrouve nez à nez avec la porte de la Moria qu’il est indispensable d’ouvrir. Ils n’avaient pas d’autre choix… mais quand on voit ce qu’ils doivent endurer derrière, ça laisse rêveur.


Films et animes divers : rien à faire, le coup de la gigantesque porte à double battant vu en contre-plongée qui s’ouvre très lentement, avec un grincement plus ou moins sinistre selon les circonstances, pour laisser apparaître THE retournement de situation inattendu, ou THE personnage disparu ou tout simplement un décor à couper le souffle, ça marche à chaque fois. Un battement de cœur en trop, le souffle qu’on retient, et la surprise au-delà, toujours.

Les églises : j’aime visiter les édifices religieux, notamment les plus anciens. Parce que souvent, les portes y sont d’origine. Et parce qu’elles sont toujours majestueuses dans leur solidité à l’épreuve des siècles. Je peux rester de longues minutes à les détailler, et à m’extasier devant leurs systèmes de fermeture.


Un dernier mot concernant leur localisation dans UDC. L’ouverture du vingtième siècle, celle ayant précédé la deuxième guerre mondiale se situe dans le désert du Sahara. La raison ? A force d’entendre les récits d’expédition de mon beau-père, géophysicien à la retraite, qui a sillonné le désert en question, j’ai eu l’idée de placer le récit du général Kenton en ce lieu. Et les détails relatifs à la gravimétrie présents dans le chapitre 20 – partie 1 sont directement issus de mon acharnement à le faire parler.

Pour le vingt-et-unième siècle, j’ai choisi les canyons de l’Utah et du Colorado pour leur aspect désolé et minéral, et leur gigantisme qui force le respect. L’idée que c’est la nature seule qui est à l’origine de ces formes vertigineuses et de ces couleurs brûlantes était séduisante. A noter que de ce point de vue, j’ai notamment été inspirée par le site archéologique de Petra en Jordanie, cité troglodytique datée du VIIIème siècle avant JC.




Après mure réflexion, je crois que je vais classer ce billet dans “personnage”. Après tout, les Portes pourraient en être, non ?

6 commentaires:

  1. Nroh, j'aime les billets comme ça, qui expliquent et reprennent tous les éléments qu'on a pu voir disséminés dans le coeur du récit...

    le mal absolu selon les critères moraux hésités de notre culture judéo-chrétienne.

    Je sais pas si la coquille est volontaire, mais en tous cas ça m'a fait sourire (un peu jaune il est vrai, mais... ^^;; )

    (Je rêve ou j'ai pris l'habitude de rire jaune dernièrement ? TT)

    En tous cas, vivement la fin. Mais pas vivement en même temps, parce que ça sera fini. @____@

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  2. tes billets sont toujours aussi détaillés et passionnants.
    un beau-père comme tu en as un, c'est génial ... une mine d'informations à domicile ...
    excellente idée pour les portes du XXI ème siècle, les reportages sur cette partie du monde sont toujours empreints de beauté sauvage, pure, brute et d'un certain mysticisme.
    à bientôt

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  3. Waaaah...impressionnant, comme d'habitude ! Tu nous régales une fois de plus par un superbe billet très documenté comme tu sais les faire avec brio et comme je les aime (et oui, j'ai cru en recevant l'alerte RSS que tu avais fait un article sur la musique des Doors en rapport avec UDC...ça collerait pas mal, tu crois pas ? ;) ). Bref, j'ai bien apprécié, m'dame, respect et bravo !

    Bises

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  4. Merci les filles!^^

    @ Alake: erreur tout ce qu'il y a de plus involontaire, oups. Sinon, pour les idées de billets, je suis preneuse hein! ;)

    @ Cassiopée: merci ;) Là, ça m'est venu parce que Chrysos m'en a reparlé, alors du coup, je me suis dit que c'était l'occasion. Sinon, tiens, c'est vrai, tu as raison, il y a effectivement du mysticisme dans tous ces lieux. Je n'y avais pas réellement pensé (peut être inconsciemment?)

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  5. @ Chibi (croisement de comm^^):

    Merci aussi^^ et le coup de la musique des Doors...

    "The end", ça collerait, non?

    (comment ça, mon humour, il est nul? :P)

    n'empêche que j'aime beaucoup les Doors, tiens, ça me donne envie d'en réécouter^^

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  6. @ Yaya

    De rien^^

    Petit ajout: en matière de portes inquiétantes dans le Seigneur des Anneaux, en plus des portes d'ithildin de la Moria j'ajouterais les portes noires du Mordor, bien flippantes aussi, d'où sortent les troupes de Sauron et l'horrible Bouche de Sauron (voir le Retour du Roi, le livre, et la version longue du film pour la Bouche de Sauron). Donc, dans le genre maléfique, ça se pose là aussi...

    Vala, je ne faisais que passer, mais ça m'avait fait tilt

    Chibi

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