jeudi 28 février 2008

Périple américain

Si une part importante de l’histoire d’UDC est centrée géographiquement en Grèce, un certain nombre de personnages et d’éléments prennent place ailleurs qu’au Sanctuaire. Je vous ai déjà parlé de l’Andalousie à l’occasion d’un billet spécifique – parce que j’aime et je connais cette région du sud de l’Espagne, aussi c’était l’occasion de faire d’une pierre deux coups – et je me suis dit qu’un billet supplémentaire sur les autres lieux concernés pourrait compléter cet aspect dans le récit.

La première synthèse jetée sur le papier me laisse d’ailleurs perplexe. Je n’ai pas une passion immodérée pour les États-Unis d’Amérique – loin de là - pourtant je viens de me rendre compte en listant les lieux dont j’ai l’intention de vous causer que… tous sont implantés sur ce territoire. Alors avant toute chose, je tiens à préciser que ces choix ne sont pas conscients, dans le sens où je n’ai pas le souvenir d’avoir décidé à un moment donné de concentrer de l’autre côté de l’Atlantique les événements extérieurs au Sanctuaire . Néanmoins, il est fort probable, voire même certain, que l’influence de la palanquée de séries américaines que j’ai consommées en perfusion tout au long de mon adolescence et de mes années étudiantes y soit pour quelque chose. M31 me l’avait fait remarquer et il a vraisemblablement raison.

New York

A vrai dire, ce n’est pas tant la ville en elle-même qui m’a intéressée au départ mais plutôt le fait qu’elle abrite le siège des Nations Unies. J’ai certes revendu les 10 premiers tomes d’Episode G du fait d'une grande lassitude pour cette histoire, malgré tout je n’en oublie pas le prologue avec l’intervention du Sanctuaire dans une centrale nucléaire. Et, rien à faire, j’adhère complètement au concept qui s’applique à imbriquer les actions du Sanctuaire au monde réel et plus précisément, je suis fascinée par toutes les perspectives que ce mélange improbable est susceptible d’ouvrir. D’ailleurs, je ne me suis pas demandée un seul instant en démarrant UDC si ce que j’allais écrire respecterait les canons édictés par Kurumada. Et non seulement je ne me suis pas posée la question mais aussi et surtout, disons le tout net… je m’en fiche. J’ai compté sur ce que me faisait ressentir Saint Seiya au final pour m’orienter naturellement vers les principes généraux du manga que j’ai retrouvés au fil de l’écriture. C’est bien là l’essentiel.


Le siège des Nations Unies, qui abrite la plupart des rouages majeurs de l’ONU à l’exception du tribunal international (La Haye), a vu le jour au début des années 50 et présente une particularité amusante. Le site bénéficie de l’immunité diplomatique, à savoir qu’il est considéré comme un territoire international. Il s’agit donc d’une enclave indépendante des États-Unis (sur le papier, ahem) et gérée comme telle. Aussi, il m’a semblé intéressant d’y faire intervenir le Sanctuaire en la personne de Saga (accompagné par Aiolia) dans le chapitre 4. Par définition, le Sanctuaire constitue lui-même un territoire autonome, tout en étant implanté sur le territoire grec. De plus, le brassage de sa “population” s’effectue à une échelle mondiale et les siècles aidant, les origines purement grecques du lieu se sont diluées jusqu’à finalement octroyer au Domaine Sacré une identité qui lui est propre et constituée d’une multitude de nationalités, lesquelles se retrouvent autour d’un idéal commun. Le parallèle méritait d’être fait.

Arlington

Le Pentagone est situé dans l’Etat de Virginie mais fait face à Washington D.C., la capitale du pays. A l’inverse du siège de l’ONU, il s’agissait de toucher au cœur de la puissance américaine qui s’exprime au travers de son armée. Le Pentagone en est le symbole.


Je n’ai pas écrit de bêtises dans le chapitre 31, il s’agit bien du plus grand ensemble de bureaux du monde (emprise totale de 240 hectares), lequel peut accueillir jusqu’à 26 000 personnes chaque jour, civils et militaires, réparties sur 5 niveaux et susceptibles d’arpenter jusqu’à 28 kilomètres de couloirs (source : Wikipédia). De fait, dans le chapitre 31, il ne m’a pas semblé complètement hors de propos de faire accompagner le général Corman jusqu’à la salle de sa réunion. Même après des dizaines d’années de service, ce brave homme n’est pas obligé de connaître toutes les subtilités de son lieu de travail, notamment lorsque celles-ci sont associées au culte du secret.

Tampa

On file au sud, en Floride. Si, dans le chapitre 28, j’ai choisi cette ville en particulier en guise de villégiature extérieure pour Thétis, ce n’est pas hasard. Toujours dans l’esprit “je prends ce qui m’arrange chez Kurumada et je le mets à ma sauce”, Thétis est une belle blonde cultivée (non il n’y pas d’erreur dans cette phrase), spécialisée plus particulièrement dans la biologie marine (inutile de vous faire un dessin) puisqu’elle est l’une des seules (la seule, en y réfléchissant bien) a avoir eu la possibilité de faire des études. Après tout, elle n’était pas “destinée” à prendre la suite de son oncle, du moins, c’est ce qu’elle croyait.

Or, il se trouve que Tampa abrite l’Université de la Floride du Sud et notamment un centre de recherche océanographique réputé. Vous me direz, il existe également un institut océanographique sur Athènes, mais toujours dans l’optique de faire de Thétis le personnage le plus ambivalent dans son approche relative au Sanctuaire, je me suis dit que la Floride était suffisamment éloignée de la Grèce pour établir une coupure nette.

Ruby’s inn

On repart en direction du nord ouest, pour rejoindre l’état de l’Utah ainsi que celui, voisin, du Colorado. Ruby’s inn (chapitre 20 partie II), malgré sa représentation microscopique sur mon atlas mondial constitue tout de même l’un des principaux points d’entrée touristiques sur les sites naturels du secteur, à savoir les canyons. Néanmoins, cela reste tout de même relativement… perdu.


Plus largement, j’ai choisi d’implanter les portes de cette génération dans ce secteur. Pourquoi ? Parce que je recherchais un support à la fois grandiose et vertical, les sites naturels des grands Canyons américains synthétisant ces deux exigences à la perfection, avec des dénivelés dépassant localement les mille voire mille cinq cents mètres (et des portes hautes d’un kilomètre, moi j’dis, ça en impose). Par ailleurs, les couleurs chaudes dérivant du orange soutenu jusqu’à l’écarlate offrent un complément on ne peut plus inquiétant et infernal au décor. Sans oublier la poussière. Parce que la poussière, dans un combat dantesque, c’est très pratique. Ça vole, ça aveugle, ça étouffe, ça retombe. Que du bonheur à tartiner pour installer une ambiance.


Enfin, pour terminer tout en restant dans le même secteur et en rebouclant sur l'introduction de ce billet, une photo tirée cette fois de la série “Stargate”, à savoir l’entrée de la fameuse base militaire très secrète dont on entend parler dès le chapitre 5 d’UDC mais dans laquelle on pénètre au cours du chapitre 18.

Oui, dans ce cas, c’est très clair, je me suis entièrement inspirée de cet aspect de la série “Stargate” pour la description et l’organisation de l’intervention américaine sur le site des Portes. Là encore, j’ai souhaité mêler discrétion et mystère au monde réel, tout en confrontant des humains dits “normaux” à ceux qui le sont tout autant mais avec le “petit quelque chose” en plus.

A vrai dire, il y a un truc qui couve dans ma cervelle. Un truc qui mêlerait encore plus étroitement les deux mondes en question. Cela demeure encore très flou, sans ligne directrice précise et surtout, sans estimation du temps qu’il me faudrait pour le raconter. Mais ça mûrit. Ça mûrit.

4 commentaires:

  1. Khuhuhu, c'est sympa, avec UDC on découvre le monde... et après on accusera les fans d'anime d'être des geeks qui ne sortent jamais de chez eux, hein... (je viens d'en boucher un coin à mon voisin de bureau avec le truc sur le Pentagone, hah. Rien de mieux pour briller en société XD)

    En même temps, c'est vrai qu'ancré dans le monde réel comme l'est ton histoire, tu ne pouvais QUE t'appuyer sur des endroits comme ça. Puis il faut bien avouer que la nature fait déjà des trucs assez grandioses, autant s'en servir...

    A vrai dire, il y a un truc qui couve dans ma cervelle. Un truc qui mêlerait encore plus étroitement les deux mondes en question. Cela demeure encore très flou, sans ligne directrice précise et surtout, sans estimation du temps qu’il me faudrait pour le raconter. Mais ça mûrit. Ça mûrit.

    Oho, je me languis de découvrir ça, dis donc. Laisse mûrir, tu trouveras bien de quoi exploiter la chose comme tu l'as si bien fait jusqu'à présent... (et encore une bonne vingtaine de chapitres à rajouter à ta fic-fleuve, je parie XDDDDDDDDDDD)

    Allez, je retourne bosser moi, kissoux.

    Alake.

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  2. C'est trés chouette de disserter sur le back ground d'une fiction... Très bon, et original, ce billet. On sent que tu es très proche, finalement, de ce que tu écris, c'est super...

    Avoir envie de découvrir ce que décrit l'écrivain, c'est chouette... Henning Mankell m'a donné envie de découvrir la Suède, UDC me donnera envie de découvrir l'outre atlantique ;)

    Et Alake a raison : les "geeks" (quel laid mot) ne sont pas l'image d'Epinal que l'on donne facilement d'eux... L'ouverture sur le monde, ce n'est pas seulement une posture, c'est aussi un état d'esprit.

    Bon weekend

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  3. Je vois là illustré parfaitement ton souci du détail, et je me suis délectée de ce billet qui m'a fait voyager sans bouger de ma chaise et qui a éclairé d'un coup nombre de chapitres...

    que du bon encore ^^ toutes mes félicitations !

    Chibi

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  4. Oups, j'ai oublié de vous remercier!^^

    Donc... merci. Contente de vous avoir fait un peu voyager par l'intermédiaire d'UDC, remarquez, j'aimerais bien en faire autant ;)


    @ Alake: oui, ça murit. Doucement. Même si je me demande bien où ça pourrait mener et surtout... c'est quand même du grand portenawak quand j'y pense^^

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