De fait, trouver LA faille devient la quête ultime. Il n’est pas envisageable de laisser ce personnage sur le piédestal sur lequel l’auteur du manga a bien voulu l’ancrer. Forcément, il existe une fissure, une obscurité, quelque part, ne demandant qu’à être exploitée. Il suffit de la chercher.
Dans l’anime et le manga, un détail met en évidence que le Verseau n’est pas complètement hermétique à une certaine forme d’humanité. Ses larmes. Les premières, lorsqu’il emprisonne son disciple dans un cercueil de glace, les secondes, de sang, lorsque revenu d’entre les morts sous couvert d’un chevalier renégat, il doit affronter ses anciens compagnons d’armes.
En somme, tout n’est pas perdu. Après… chaque auteur de fanfiction voit midi à sa porte. Il existe quelque chose méritant d’être développé concernant ce personnage, il s’agit de l’imaginer, de ciseler cette ombre soigneusement cachée derrière la façade et prête à s’en échapper par les fissures irrémédiables que les coups du sort provoqueront.
Pour ma part, j’ai opté pour l’homosexualité du personnage. Je mentirais en disant que je n’ai pas été influencée par mes lectures parallèles dans le fandom, mais l’objectif de UDC n’a jamais été d’être classée dans la catégorie yaoi. Non pas par snobisme – il y a de l’excellent yaoi pour peu qu’on se donne la peine de chercher – mais parce que cela n’est pas le propos, et encore moins la base (contrairement aux fanfictions yaoi dont le postulat de départ s’appuie sur cet aspect, en le mettant en avant tel une évidence). UDC s’attache à décortiquer tant bien que mal des aspects humains - certes poussés à l’extrême, mais avec des personnages extraordinaires, il est difficile de faire autrement – de toutes sortes, et celui-ci en faisait partie, au même titre que bien d’autres.
Pourquoi ce choix pour Camus et pas un autre ? Plusieurs raisons je pense.
Pour moi, derrière la froideur ne pouvait se cacher qu’un mystère volcanique, un mystère nécessitant ce soin tout particulier pour l’enfouir au plus profondeur de lui-même derrière une barrière infranchissable.
Il y avait ensuite l’amitié entre Milo et lui, amitié clairement exprimée dans l’anime. Plus que la révélation du “secret” lui-même, ce qui m’a parut intéressant de développer était la mise à l’épreuve de cette amitié, d’autant plus “acquise” que l’espace temps dans UDC rajoute un bon nombre d’années à celui de StS. L’impact d’une telle révélation sur un lien devenu trop évident pour l’un des deux protagonistes ne pouvait être que fascinant à décortiquer.
Enfin, il me semble que les raisons invoquées par Camus pour justifier de sa volonté de ne jamais rien en dévoiler – qu’elles soient valables ou non, d’ailleurs – correspondaient assez à la personnalité du personnage telle que nous la connaissons. Ne pas dévoiler ce qui constituait à ses yeux une faiblesse. Etre capable de s’endurcir contre elle, de ne pas s’en laisser déborder, à aucun moment. Certes, le moyen qu’il a choisi pour atteindre ce résultat n’a rien de glorieux. Mais il a assumé cette décision en mettant à contribution son esprit et surtout son corps au-delà des limites acceptables, ce qui en soit ramène à un certain de l’abnégation et du sacrifice.
Ah oui, le deuxième fanart est pile poil dans le ton de UdC...
RépondreSupprimerQuant au Camus... c'est vrai qu'il les cumule quand même, personnage affectionné plus personnage initialement hermétique, fallait pas qu'y s'étonne après ^^
Je pense que je ne te surprendrai pas en avouant que je suis également un verfent (ma dislexie me rattrape, je la laisse juste pour le fun :b) partisant du "qui aime bien châtie bien..."
Pour moi c'est franchement logique, comme disait Coluche, pour se moquer faut connaître, pour connaître faut s'intéresser, pour s'intéresser faut aimer. Ben faire souffrir (euh plumistiquement parlant hein) c'est kifkif se moquer. Et puis quand on aime un personnage on a envie de le voir s'animer au maximum, de le faire réagir, et quoi de mieux pour ça que lui en faire baver XD ? Le bonheur, la toute-puissance, la perfection, c'est chiant comme la mort, c'est une finalité ou une illusion extrèmement éphémère, surtout pas une trivialité! Sinon comme tout ce qui est trivial on dit "ok, enregistré, quoi d'autre? - ben rien..." et on va voir ailleurs.
Tandis que dans la souffrance y a suspens moulti-couches ! Est-ce qu'il va se relever? Est-ce qu'il veut se relever? Est-ce qu'il va tomber plus bas? L'auteur est-il juste sadique ou complètement désaxé?... Possibilités infinies... Tandis que le bonheur d'autrui hein, soit on est content pour lui soit ça nous emmerde.
Et pour finir sur une connerie, moi j'dis que si les deux connaissaient une fin heureuse, un môme adoptif ce s'rait pas un don du ciel, mais un Don Camillo (:D ... M'ouvre pas la porte c'est pas la peine le soupirail fera très bien l'affaire...
Une fois n'est pas coutume je viens mettre mon grain de sel dans les comm'!
RépondreSupprimerLe second fanart vient de ce site chinois qui fait du très bon fanart soit dit en passant ^^ :
http://marspb.com/dust401
En tout cas, bon courage pour la suite de ta fic (à ce stade d'écriture, on peut presque appeler ça ton *roman*!).
Ce blog (que j'ai découvert récemment) est vraiment une bonne idée vu l'univers très riche que tu as développé au fil de toutes ces années !
(ouf, je trouve enfin deux minutes pour te commenter)
RépondreSupprimerHé bien il faut dire que tu n'as pas été avec le dos de la cuiller pour Camus.
Bon, qui aime bien châtie bien d'accord, mais lui en a tout de même pris plein la tête. Je ne parle pas du fait qu'il soit homo, chose qui en soit ne m'étonne guère (hé oui, quand on se referme au monde de cette façon là c'est qu'on n'assume pas tout à fait ce qu'on est, tu ne crois pas ? En tout cas c'est bien pensé...), mais du fait que tu l'apprécies et, dès que tu apprécies un perso, cela ouvre la porte aux pires tortures pour le personnage concerné. Mais bon, quand c'est si bien fait, on te pardonnerait presque (j'ai bien dit presque^^)
(j'ai pratiqué aussi le "qui aime bien châtie bien" aussi (cf chap. 20 de ED2B) et donc je plaide coupable)
En tout cas, excellente étude, une fois de plus, et superbement illustrée^^
@... Anonyme! Mais... enfin... si tu ne signes pas ton comm', je ne peux pas deviner! XD je sais qu'on se connaît (sûrement!) mais plusieurs hypothèses s'offrent à moi alors, il faut m'aider :p
RépondreSupprimerSinon, merci beaucoup pour le lien (jolie mémoire, je peine pour ma part à me rappeler quel style correspond à quel dessinateur)^^ J'ai perdu tous mes marques pages il y a quelques mois et de fait, tous mes liens vers les sites de fanarts T___T je refais péniblement ma collection, mais maintenant... je fais des sauvegardes. Encore merci en tout cas (pour être passé par ici aussi^^), j'ai rajouté le lien dans l'article.
@ Snaritt et @ Chibi: je fais un effort, et je suis les conseils judicieux de Ouv, qui m'a dit un jour de mettre des zoulies n'images dans mes articles pour que ça fasse moins "pavé"... :p
"Verfent"... j'trouve ça mignon moua!^^ Je ne connaissais pas cette maxime coluchienne et je la trouve très juste pour le coup.
Pour le fanart de Camus, je suis allée farfouiller dans mon DD, le problème c'est que lorsque je connais l'auteur, je le mets dans le nom du fichier, et dans le cas contraire... :/
Alors en fait, je crois que je serais bien incapable de faire autre chose que du angst (plus ou moins prononcé) dans une fic. C'est p'tet idiot, mais je n'arrive pas à me projeter sur un autre genre. par exemple, j'aime beaucoup lire des fics parodiques, mais quand je tente de m'imaginer en train de la faire, ça buggue.
Et, oui, j'ai l'impression - certainement fausse d'ailleurs - qu'on ne peut mettre un personnage à son avantage de tel manière à ce que le lecteur s'intéresse à lui, qu'en le faisant souffrir.
je me gourre sans aucun doute hein... Mais je sais pas: est ce qu'un personnage parfait est susceptible d'intéresser?
Chibi, ton Mü, tu ne l'as pas épargné non plus, il me semble. Ni Shion. Ni tes grands maîtres. En fait, tous ont morflé à un moment ou à un autre. Par contre, ce que tu fais très bien aussi, c'est d'octroyer à tes personnages des moments de purs bonheurs gratuits, sans contrepartie obscure. Perso, je ne sais pas faire ça. Et si je le fais, tu peux être sûre que je vais forcément entâcher ce moment par une ou deux pensées négatives.
Alors, sadique ou désaxée? :P
J'admets que j'ai été particulièrement dure avec Camus pour le coup. En fait, je crois que je me suis plus acharnée sur les personnages fermés comme lui, Saga, Shura ou Shaka (fait pas bon avoir un "a" dans son prénom^^), et été plus cool sur les persos "ouverts", ou du moins expansifs comme Angelo, Aiolia, Aldé...
Oué, en fait, faudrait que j'aille me faire soigner... :p
"Et, oui, j'ai l'impression - certainement fausse d'ailleurs - qu'on ne peut mettre un personnage à son avantage de tel manière à ce que le lecteur s'intéresse à lui, qu'en le faisant souffrir."
RépondreSupprimerDisons que le lecteur aura plus tendance à éprouver de la sympathie envers lui.
Sinon, je plaide coupable aussi pour le "qui aime bien, châtie bien". En fait, je dirais surtout, "qui aime bien, veut développer la psychologie du personnage", et j'avoue que mettre face le personnage face à des épreuves, et décrire comment il réagit et s'en sort (ou pas) est une solution auquelle j'adhère totalement. Et vu que StS ne révèle pas grand chose de Camus, il a tendance à en prendre plus que les autres ^^!
Je rejoins par ailleurs l'opinion de Snaritt.
Après, donner une dimension plutôt noire à son oeuvre (du angst!), où alterner ombre et lumière, cela dépend de la sensibilité de chacun. Personellement, j'aime le angst saupoudré d'humour noir ici et là, pour désamorcer le trop plein de tension dans le récit. D'autres auteurs vont glisser de francs moments de bonheur dans le cours de l'histoire. Une question de sensibilité!
En bref; si cela peut te rassurer, tu n'es pas sadique et désaxée (ou alors on est deux ^^ )