Saines lectures [4]

Vous aurez compris au travers des articles précédents dans cette section que j’ai une forte propension à privilégier les fanfictions qui sortent de «l’ordinaire»… enfin, selon ma définition très personnelle de «l’ordinaire» dans le fandom StS. Il pourra s’agir de récits dont les thématiques explorées sont originales et s'extirpent du schéma traditionnel du manga, d’histoires mettant en avant des personnages peu ou mal exploités dans l’œuvre support, ou bien encore de textes bénéficiant d’un style littéraire particulier.

Bref, tandis que je jonglais avec ces trois axes d’analyse en vue de m’exercer à un catalogage qui n’intéresse que ma propre cervelle, je me suis rendue compte que je ne vous avais pas parlé de «La genèse des armures d’or» de… de qui, au fait ? Vous avez le choix entre Silver Surfer, Masque de Mort du Cancer, Aphrodite des Poissons, Arioch, etc… Quoi qu’il en soit, c’est bien le même auteur qui se cache derrière cette palanquée de pseudos. Je vous concède que le titre lui-même n’interpelle pas particulièrement le lecteur en terme d’originalité… et pourtant. Il suffit de se plonger dans le premier chapitre pour être transporté de façon quasi immédiate dans le monde du conte, du merveilleux et du mythe. Grâce à un style fluide, agréable, qui ne génère à aucun moment le moindre signe d’ennui chez le lecteur, on replonge avec délices dans tous les récits relatifs à la mythologie grecque que nous avons lus dans notre prime jeunesse, et surtout, surtout, on retrouve avec une joie anticipative tous les protagonistes de ce panthéon aux multiples facettes, dieux et demi-dieux personnifiés et en ce sens, terriblement humains.

La fanfiction s’attache à narrer les origines des armures d’or présentes dans StS, en rattachant celles-ci aux époques mythologiques, pour les lier plus précisément à des figures de l’Olympe, principales mais aussi secondaires. Au-delà du style volontairement respectueux des codes narratifs du mythe, qui mêlent drame et comédie dans une joyeuse allégresse, l’auteur s’emploie aussi et surtout par la même occasion à mettre à profit ses connaissances approfondies dans ce domaine, couplées à une analyse pertinente de la symbolique zodiacale.

J’aime la vision que l’auteur a choisi d’approfondir quant à cet aspect très particulier de StS, guère abordé par ailleurs, mais j’apprécie encore plus la façon ludique et enrichissante dont il nous l’expose. A mon sens, une fanfiction que je qualifierais de «fondatrice», dans le sens où elle répond de manière élégante et définitive à l’un des nombreux mystères non résolus par Kurumada.