samedi 17 février 2007

Alternatif, vous avez dit alternatif?

U.D.C. est considérée comme une fanfiction alternative, définition avec laquelle je suis globalement d’accord, à défaut d’un autre terme.

Je m’explique : en considérant le fandom Saint Seiya - fanfictions et fanarts confondus - j’identifie pour ma part deux grandes tendances dans le genre alternatif.

Tout d’abord les univers alternatifs (ou « AU » pour respecter les codes sacrés du langage des fanartistes de tout poil, langage parfois assez nébuleux pour le néophyte qui a le malheur de se perdre dans les méandres du net). Pour faire simple, le principe repose sur la transposition des personnages connus dans un univers qui n’a rien, mais alors rien de rien, en commun avec celui de l’œuvre originale. On citera les fanfictions ou les fanarts dans lesquelles un ou plusieurs personnages sont transformés en psychiatre/prof/élève/chanteur/sportif (faites votre choix, vous avez peut être même la possibilité d’en avoir deux pour le prix d’un en période de soldes). Le seul lien demeurant avec le manga (ou l’anime) d’origine se réduit alors au nom et aux caractéristiques physiques (encore que…) du personnage mis en évidence.

Ensuite on peut recenser ce que j’appellerai pour ma part les scénarios alternatifs. Le meilleur exemple illustrant cette tendance, et qui me vient à l’esprit, est la fanfiction écrite par Le Mask et Jack Trowell qui porte le titre fort à-propos de… Alternatif. Dans ce cas, toute la construction du récit s’appuie a minima sur la modification d’UN détail ou d’UN événement de la trame scénaristique d’origine, et s’articule autour des conséquences de ce changement, autorisant par la même l’auteur à faire ce qu’il veut sans trop avoir à se soucier de conserver une cohérence rigide – voire exacerbée - avec l’œuvre «support».

Bien entendu la définition de ces deux catégories suppose qu’il s’agisse des mêmes personnages déjà connus et d’une époque similaire. Le fait de réaliser un fanwork basé sur des périodes non abordées dans l’histoire n’entre pas, à mon sens, dans le genre alternatif.

Bon, alors, et U.D.C. dans tout ça, me direz vous… Disons que c’est à la fois ni l’un, ni l’autre, mais tout de même un peu des deux.

Démarrer la lecture d’U.D.C. s’apparente à prendre un film en cours de route, sans avoir la moindre idée du postulat de départ. Les personnages sont connus mais on les (re)découvre plus ou moins abruptement dans un contexte affirmé prenant racine dans un passé qui n’est pas explicité. Néanmoins, ledit passé se dévoile au fur et à mesure au travers non pas de vérités assénées mais plutôt par le biais des interactions entre les personnages.

U.D.C. est alternatif parce que si l’univers de base (le Sanctuaire, l’ordre des chevaliers et tout le bataclan) est conservé, certains fondements essentiels de Saint Seiya, eux, n’y figurent pas. Je citerai principalement l’absence d’Athéna et des dieux en général, des affrontements que nous connaissons, des chevaliers de bronze (enfin, du moins, pas sous leurs histoires et aspects habituels), des armures… bref, d’une grande part des repères charnières du manga et de l’anime. Mais à aucun moment, la modification d’un fait particulier n’apparaît comme étant l’origine de la fanfiction. En ce sens, U.D.C. s’inscrit plus volontiers dans un scénario parallèle plutôt qu’alternatif.

Pourquoi parallèle ? Parce que les origines de l’histoire sont elles-mêmes différentes. A cet effet, l’annexe 1 et l’annexe 2 ont pour vocation de préciser ces origines, sachant qu’il est relativement aisé de s’en passer, si le lecteur accepte de se laisser déboussoler par rapport à ses repères habituels.

Néanmoins, si alternatif il y a, il se concentre plus sur les personnages eux-mêmes, sans aller toutefois jusqu’à les dénaturer. Leur affecter une vie (une vraie !) pour certains d’entre eux peut en effet être considéré comme une voie alternative, ou sacrilège… mais repose au final sur leur humanisation. Cet aspect a d’ailleurs été très souvent relevé par les lecteurs depuis les débuts d’U.D.C.. Il convient cependant de préciser qu’il trouve pour une bonne part ses sources dans le Saint Seiya de Kurumada, après tout, le «background» qu’il a su affecter à nombre de ses personnages demeure encore aujourd’hui l’une des raisons pour lesquelles les fans éprouvent un attachement particulier à ce manga.

Pour ma part, l’exacerbation de cet aspect tient également au fait que Saint Seiya m’accompagne depuis près de 20 ans. Grandir et évoluer, apprendre à connaître le monde et les gens ne peut au final que modifier l’empreinte appliquée à mon imaginaire. Aussi, les personnages créés par Kurumada ont évolué dans le même temps, suivant ma propre perception. Ils sont plus âgés, ont connu leur lot d’ennuis, de peines mais aussi de joies, et leur personnalité est construite autour d’un passé, qui les différencie tous les uns des autres, et en fait des êtres humains à part entière, sans doute fort éloignés de l’image de demi-dieux qui les résumait trop simplement au départ.

Alors, certes, il y a de l’alternatif pour ce qui concerne les personnages et le monde dans lequel ils évoluent, mais que je rattacherais plus volontiers pour ma part à une évolution naturelle, à une réalité plus proche de nous. C’est peut être également pour cette dernière raison que certains des thèmes abordés nous «parlent», et nous font nous sentir plus «concernés».

Considérons donc U.D.C. comme alternative. Mais est-elle si dénuée de liens que cela avec le Saint Seiya de Kurumada ? Pas si sûr. Ce serait d’ailleurs un jeu intéressant que d’en pister les détournements, plus ou moins évidents. A l’occasion d’une prochain message peut être ?

2 commentaires:

  1. "une première partie qui au départ ne devait être, je le rappelle, qu’une ode enflammée à deux grands benêts dotés d’une abondante crinière bleutée" -> ça j'adore :D

    C'est bien ça de répondre au pourquoi pas Aphrodite, oserais-je suggérer d'enchaîner par pourquoi Thétis? Au-delà bien évidemment du fait évident qu'une présence féminine supplémentaire te permet de répartir tes fantasmes, enfin les crinières... :D

    Passons... J'ai comme la vague impression que le prochain ciblé par la rubrique personnage risque d'être un crabe latin ^^

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  2. Ben quoi... C'est vrai! ^____^ Les jumeaux infernaux m'ont toujours fait de l'effet...

    Thétis et Angelo sont au programme, c'est vrai. Thétis, peut être plus dans le cadre d'ailleurs du "joue avec moi à chercher les liens alambiqués entre StS et UDC" :p
    (pi d'abord, les crinières, si je m'étais écoutée, y en aurait eu deux pour une seule personne... *part se cacher très loin en courant*)

    Concernant Angelo, ça va être plus chaud quand même à expliquer... C'est le même, et en même, il est différent. Va falloir que je cogite sévère sur le coup!

    Merci bien sinon, à la prochaine fois donc^^

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