UDC 36 est achevé... et fait 82 pages. Conclusion, il sera découpé en trois parties (soit, grosso modo au final 3 sous-chapitres de taille équivalente aux chapitres habituels) et la première sera mise en ligne le week-end prochain, celui du 21 mars.
Et dans l'attente... une courte preview ci-après que j'ai eu du mal à trouver, pour ne pas vous spoiler.
Le Sagittaire était livide.
Du cosmos du Lion ne demeurait plus qu’un écho tragiquement faible, à peine une lueur, exsangue. Désarçonné, le Pope baissa un instant les paupières, comme pour se recueillir, en réalité pour fouiller le surmonde à la recherche du cadet des Xérakis. Loin, beaucoup trop loin pour qu’il puisse ne serait-ce qu’en effleurer la présence.
Milo s’était figé, interpellé par la détresse soudaine du Sagittaire et ce fut Aldébaran qui lui sauva la mise en envoyant valser le Gardien trop heureux de saisir l’opportunité d’un Scorpion inattentif.
« Concentre-toi… » Gronda le brésilien.
- Mais…
- Je sais. » Les traits du Taureau étaient crispés, presque autant que ceux d’Aioros qui finit par sortir de son égarement.
« Je dois y aller !
- Certainement pas ! » La main de Saga jaillit pour crocheter le coude de son alter ego et le couper dans son élan. « C’est ici qu’on a besoin de toi. » L’ordre du Pope avait beau être sans appel, ce n’était pas la première fois que le Sagittaire envisageait passer outre. Et, mâchoire serrée, il se dégagea d’un geste si brusque que l’aîné des jumeaux laissa échapper un juron sonore.
« Mon frère est en train de mourir… C’est lui qui a besoin de moi. » Un tic nerveux faisait tressauter la moitié ravagée du visage d’Aioros dont un Saga hypnotisé ne parvenait pas à se détourner. Il avait parfaitement conscience qu’à quelques mètres d’eux, Milo et Aldébaran contenaient à eux seuls les assauts des trois gardiens restants, que tous deux souffraient encore de leurs combats précédents en dépit des soins qu’ils s’étaient auto administrés, et que de ce fait, il se devait d’aller de leur apporter leur aide, en priorité. En priorité par rapport à la perte de temps que constituait en cet instant la réaction irréfléchie de son vis-à-vis.
Pourtant, ce visage couturé de cicatrices l’empêchait de se recentrer sur l’essentiel. Parce qu’il constituait une provocation muette. Tu crois que tu peux te permettre de m’empêcher de faire ce que je veux ? Saga imaginait volontiers ce genre de pensées tournoyer dans l’esprit du Sagittaire, mais n’avait pas les moyens de le vérifier : Aioros avait relevé ses barrières mentales. Le Pope eut une hésitation, suffisante pour que son alter recule de quelques pas avant d’amorcer une volte-face, dûment stoppée par une voix habituellement musicale, mais pour l’heure passablement usée :
« C’est inutile, Aioros.
- … Toi ! » Ce ne fut pas un cri, mais un rugissement de fureur qui ponctua la charge d’Aioros sur Camus, qui venait d’arriver. « Qu’est-ce que tu lui as fait ?! » Hurla-t-il encore en saisissant le col du Verseau à pleines mains, sans plus se préoccuper ni de son Pope, ni de ses autres camarades qui tant bien que mal, empêchaient les gardiens de l’approcher.
- Il n’est pas mort…
- Pourquoi n’est-il pas avec toi ? Pourquoi ne l’as-tu pas protégé ? Pourquoi… ?!
- Tu as entendu ce que je t’ai dit ?... Il n’est pas mort.
- Aioros, lâche-le ! » Milo, dos à dos avec Aldébaran, ne pouvait s’empêcher d’observer la scène, stupéfait et alors qu’il s’apprêtait à s’élancer, la répartie cinglante du Verseau – « Ne te mêle pas de ça ! » - le cloua sur place.
- Rép…
- Il est encore en vie ! » Camus venait de lever le ton, fait suffisamment rare qui eut l’heureux effet de doucher la rage de son alter ego, lequel finit cependant par reprendre d’une voix plus sourde :
« Jusqu’à quand ? » Siffla le grec. « Jusqu’à ce que ton cercueil de glace ne le tue ? »
Il savait, évidemment. Il n’était guère envisageable de tromper celui des chevaliers d’or qui possédait la lecture absolue du cosmos.
La voix d’Aioros avait vibré non plus de hargne, mais de détresse, si bien que la main que le Verseau avait enroulée autour de son poignet pour le faire lâcher prise se fit apaisante :
« Je n’avais pas d’autre choix.
- Pourquoi… pourquoi l’as-tu laissé perdre ainsi le contrôle ? » Camus dressa un sourcil :
- Perdre le contrôle ? Non, ton frère savait pertinemment ce qu’il faisait. Rachel n’a pas pu nous aider, l’énergie qu’il nous manquait, à tous les deux, c’est lui qui l’a fournie. Il était en train de se consumer et si je n’avais pas arrêté le processus…
- Il va mourir si tu ne libères pas. » Aioros avait laissé retomber ses mains, soudain en proie à une profonde lassitude. « Et moi, j’ai promis… j’ai promis de le ramener. En vie.
- On a tous fait des promesses. » Fut la réponse sibylline de Camus qui rajouta néanmoins : « Si ça peut te rassurer, la température du cercueil est bien supérieure à celle du zéro absolu, mais juste assez basse pour éteindre le feu en lui. Et l’aider à réparer son propre corps.
- Mais son cosmos est si faible que…
- Tes craintes sont compréhensibles… mais excessives. » Le regard empli de doute du Sagittaire, mais aussi d’un soupçon de honte vis-à-vis de sa soudaine révolte, croisa celui du Verseau, droit et franc. « Ton frère est fort, plus fort que tu ne le crois. Il m’a fait confiance… j’en ai autant à son égard. Sois sûr qu’il nous rejoindra, quand il sera prêt. »
Du cosmos du Lion ne demeurait plus qu’un écho tragiquement faible, à peine une lueur, exsangue. Désarçonné, le Pope baissa un instant les paupières, comme pour se recueillir, en réalité pour fouiller le surmonde à la recherche du cadet des Xérakis. Loin, beaucoup trop loin pour qu’il puisse ne serait-ce qu’en effleurer la présence.
Milo s’était figé, interpellé par la détresse soudaine du Sagittaire et ce fut Aldébaran qui lui sauva la mise en envoyant valser le Gardien trop heureux de saisir l’opportunité d’un Scorpion inattentif.
« Concentre-toi… » Gronda le brésilien.
- Mais…
- Je sais. » Les traits du Taureau étaient crispés, presque autant que ceux d’Aioros qui finit par sortir de son égarement.
« Je dois y aller !
- Certainement pas ! » La main de Saga jaillit pour crocheter le coude de son alter ego et le couper dans son élan. « C’est ici qu’on a besoin de toi. » L’ordre du Pope avait beau être sans appel, ce n’était pas la première fois que le Sagittaire envisageait passer outre. Et, mâchoire serrée, il se dégagea d’un geste si brusque que l’aîné des jumeaux laissa échapper un juron sonore.
« Mon frère est en train de mourir… C’est lui qui a besoin de moi. » Un tic nerveux faisait tressauter la moitié ravagée du visage d’Aioros dont un Saga hypnotisé ne parvenait pas à se détourner. Il avait parfaitement conscience qu’à quelques mètres d’eux, Milo et Aldébaran contenaient à eux seuls les assauts des trois gardiens restants, que tous deux souffraient encore de leurs combats précédents en dépit des soins qu’ils s’étaient auto administrés, et que de ce fait, il se devait d’aller de leur apporter leur aide, en priorité. En priorité par rapport à la perte de temps que constituait en cet instant la réaction irréfléchie de son vis-à-vis.
Pourtant, ce visage couturé de cicatrices l’empêchait de se recentrer sur l’essentiel. Parce qu’il constituait une provocation muette. Tu crois que tu peux te permettre de m’empêcher de faire ce que je veux ? Saga imaginait volontiers ce genre de pensées tournoyer dans l’esprit du Sagittaire, mais n’avait pas les moyens de le vérifier : Aioros avait relevé ses barrières mentales. Le Pope eut une hésitation, suffisante pour que son alter recule de quelques pas avant d’amorcer une volte-face, dûment stoppée par une voix habituellement musicale, mais pour l’heure passablement usée :
« C’est inutile, Aioros.
- … Toi ! » Ce ne fut pas un cri, mais un rugissement de fureur qui ponctua la charge d’Aioros sur Camus, qui venait d’arriver. « Qu’est-ce que tu lui as fait ?! » Hurla-t-il encore en saisissant le col du Verseau à pleines mains, sans plus se préoccuper ni de son Pope, ni de ses autres camarades qui tant bien que mal, empêchaient les gardiens de l’approcher.
- Il n’est pas mort…
- Pourquoi n’est-il pas avec toi ? Pourquoi ne l’as-tu pas protégé ? Pourquoi… ?!
- Tu as entendu ce que je t’ai dit ?... Il n’est pas mort.
- Aioros, lâche-le ! » Milo, dos à dos avec Aldébaran, ne pouvait s’empêcher d’observer la scène, stupéfait et alors qu’il s’apprêtait à s’élancer, la répartie cinglante du Verseau – « Ne te mêle pas de ça ! » - le cloua sur place.
- Rép…
- Il est encore en vie ! » Camus venait de lever le ton, fait suffisamment rare qui eut l’heureux effet de doucher la rage de son alter ego, lequel finit cependant par reprendre d’une voix plus sourde :
« Jusqu’à quand ? » Siffla le grec. « Jusqu’à ce que ton cercueil de glace ne le tue ? »
Il savait, évidemment. Il n’était guère envisageable de tromper celui des chevaliers d’or qui possédait la lecture absolue du cosmos.
La voix d’Aioros avait vibré non plus de hargne, mais de détresse, si bien que la main que le Verseau avait enroulée autour de son poignet pour le faire lâcher prise se fit apaisante :
« Je n’avais pas d’autre choix.
- Pourquoi… pourquoi l’as-tu laissé perdre ainsi le contrôle ? » Camus dressa un sourcil :
- Perdre le contrôle ? Non, ton frère savait pertinemment ce qu’il faisait. Rachel n’a pas pu nous aider, l’énergie qu’il nous manquait, à tous les deux, c’est lui qui l’a fournie. Il était en train de se consumer et si je n’avais pas arrêté le processus…
- Il va mourir si tu ne libères pas. » Aioros avait laissé retomber ses mains, soudain en proie à une profonde lassitude. « Et moi, j’ai promis… j’ai promis de le ramener. En vie.
- On a tous fait des promesses. » Fut la réponse sibylline de Camus qui rajouta néanmoins : « Si ça peut te rassurer, la température du cercueil est bien supérieure à celle du zéro absolu, mais juste assez basse pour éteindre le feu en lui. Et l’aider à réparer son propre corps.
- Mais son cosmos est si faible que…
- Tes craintes sont compréhensibles… mais excessives. » Le regard empli de doute du Sagittaire, mais aussi d’un soupçon de honte vis-à-vis de sa soudaine révolte, croisa celui du Verseau, droit et franc. « Ton frère est fort, plus fort que tu ne le crois. Il m’a fait confiance… j’en ai autant à son égard. Sois sûr qu’il nous rejoindra, quand il sera prêt. »
bel extrait !
RépondreSupprimerj'adore ta plume, faut-il le répéter ...
j'attends juste les vacances pour me remettre dans UDC ! ta fiction étant d'une rare intensité en matière d'émotions, il est hors de question pour moi de la survoler.
à bientôt
Merci beaucoup m'dame^^
RépondreSupprimerJ'espère que tu aimeras ;)
Je suis vraiment contente que tu aies pu finir ce long, long dernier chapitre d'UDC ! RDV le 21/03 ! J'ai pris note !
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l'extrait : Ça a un goût de trop peu^^.
On sent l'urgence, l'angoisse en ces quelques lignes.
J'ai instantanément replongé dans l'histoire et me suis reprise en pleine figure la force de ton récit et la qualité de la plume qui va avec.
Donc, malgré ce beau soleil de mars, je vais me relire ton précédent chapitre, histoire de bien tout comprendre^^.
A bientôt, Niacy^^