Point de detail II

Vous aurez sans doute remarqué – ou pas d’ailleurs – que les bijoux sont relativement peu présents dans UDC. Avec le recul, j’éprouve quelques regrets de ne pas avoir exploité cette piste plus en détail, je pense que ce thème recouvre une symbolique, d’éternité ou de permanence, qui aurait pu être intéressante dans le contexte de l’histoire.

Néanmoins, elle n’en est pas totalement absente et je veux bien entendu parler des sceaux en forme de bagues qu’arbore chacun des jumeaux à leur annulaire droit respectif. Souvent évoqués, parfois décrits, mais jamais vraiment expliqués. A vrai dire, pour l’heure, ce point demeure pour moi une clé potentielle que je me réserve le droit d’utiliser… ultérieurement.

Rappel des faits : juste avant sa “mort”, Andreas Antinaïkos donne à ses fils deux bagues identiques, scellant leur appartenance à leur famille et plus particulièrement leur statut d’héritiers. Le point susceptible de prêter à discussion concerne ledit statut. Par principe, il est logique d’envisager que seul l’aîné des jumeaux – Saga – est en droit de revendiquer ce titre (ce dont il ne s’est pas privé, oui, on sait). Dans ce cas, pourquoi deux bagues ? Et d’abord, s’il s’agit d’un bijou familial transmis de génération en génération, il devrait être unique, n’est-ce pas ?

En effet. Cela dit, ainsi que précisé dans l’annexe 1, la famille Antinaïkos est issue de Sparte. A l’instar des Dioscures, Castor et Pollux. A ce sujet d’ailleurs, il convient de rappeler qu’ils sont partie intégrante de la constellation des Gémeaux ; et après il y en a qui s’étonnent qu’Andreas se raccroche à cette charge de chevalier d’or comme un panda à sa branche de bambou…

De plus, il est dit dans UDC (ne me demandez pas où par contre) qu’il y a eu de nombreux cas de gémellité dans cette famille. Andreas lui-même l’a “expérimenté” douloureusement. Aussi, de ce point de vue, il n’est guère étonnant que le sceau familial existe en double exemplaire pour perpétuer, et la tradition, et les origines géographiques.

Les bagues à présent. Là aussi, je l’ai écrit… quelque part, elles sont en or, et surmontées d’un saphir étoilé. Kesako me diront certains, ça tombe bien, on va faire un peu de minéralogie !

Le saphir est une pierre dite précieuse appartenant à la famille des corindons, tout comme le rubis. Les corindons sont des oxydes d’aluminium, dont la cristallisation à l’état naturel se présente sous forme hexagonale. Ce qui distingue le rubis du saphir est bien entendu la couleur, sachant que le corindon pur est incolore. De fait, c’est la substitution des atomes d’aluminium par d’autres éléments (en faibles quantités) qui induit ces couleurs si caractéristiques. Dans le cas du saphir, c’est la présence de fer et de titane qui est à l’origine du bleu (à noter au passage qu’il existe des saphirs roses, jaunes et verts ; par défaut, si on ne précise pas la couleur, le saphir est bleu).

On parle de saphir “étoilé” lorsque la pierre est taillée en forme de cabochon. En effet, la présence du titane permet une diffusion lumineuse particulière et la forme arrondie de la pierre fait que, quel que soit l’angle de vue à partir duquel vous la regardez, vous y verrez toujours une étoile.

Et là vous allez me dire que sceau et cabochon sont totalement incompatibles et je vous répondrai que vous avez raison. Dans mon esprit, la pierre est montée sur un mécanisme invisible mais précis, autorisant le saphir à pivoter. Sous la pierre on retrouve alors le “A”, symbole et sceau familial.

Pour finir, si la minéralogie vous intéresse et que vous avez envie de voir ce que la nature peut produire, outre les pierres précieuses classiquement connues, je vous suggère à l’occasion de visiter une expo, souvent dénommée « bourse aux minéraux ». Il y en a toute l’année, un peu partout en France, la plus importante et présentant sans nulle doute les plus belles pièces se déroulant à Saint Marie aux Mines en Alsace, tous les ans au mois de juin. L’idéal reste tout de même de se renseigner au préalable sur l’ampleur de la manifestation, il y a tout de même beaucoup de petites bourses locales, avec certes de belles pièces, mais pas toujours.