jeudi 22 mai 2008

Road to UDC 34

Faut croire que les congés, ça a du bon. A mon retour, j’ai rédigé quasiment un tiers du chapitre en deux après-midi… UDC 34 est donc achevé.

Je dois encore reprendre une paire de pages avant d’envoyer le tout à Kaldor et Alake pour relecture, la mise en ligne sera donc effective le samedi 31 mai.

Et en attendant… hop, un petit bout, comme d’habitude :

Au sortir de la douche, Mü demeura un long moment debout devant le vaste lit de la suite qui lui avait été réservée. Oui, il était épuisé et non, il n’avait pas envie de se coucher, encore moins celle de s’endormir. Et pourtant… Tout son corps hurlait de protestation. Il l’avait trop sollicité, il le savait, le pénible voyage en avion qui s’en était ensuivi n’avait rien arrangé. La preuve ? Il frissonnait. Machinalement, il coupa la climatisation, tout en sachant pertinemment que cela ne changerait pas grand-chose. Ce dont il avait besoin, c’était de sommeil. Seulement…

Il ne s’était pas trompé. Après s’être résolu à abandonner son confortable peignoir qu’il avait laissé tomber au pied du lit et à se glisser entre des draps qu’il découvrit glacés en dépit de la chaleur étouffante qui avait tôt fait de remplacer l’atmosphère aseptisée de la chambre, il avait sombré dans une inconscience qui aurait été bienheureuse s’il ne s’était pas retrouvé, une fois de plus, à errer dans les limbes du surmonde.

Il lui sembla qu’un soupir résigné lui échappait tandis que son corps drapé dans les soies traditionnelles du Tibet fendait les écharpes brumeuses emmêlées sur le chemin qu’il supposait suivre. Elle l’attendait bien sûr. Et avec une impatience visiblement mal maîtrisée par-dessus le marché.

La forme spectrale d’Anycia à laquelle seul le brouillard informe donnait une consistance paraissait danser dans le surmonde, se matérialisant et s’évanouissant alternativement devant, derrière lui sans jamais se stabiliser plus de quelques secondes… ou quelques heures.

Au-delà de la surprise saisissante à laquelle il avait été confronté la nuit précédente lorsqu’elle s’était présentée à lui, l’extirpant bien malgré lui d’un sommeil sans rêve, l’énergie déployée pour tenter de matérialiser la substance de cette âme échappée du niveau qu’elle n’aurait jamais dû quitter avait drainé toute sa vigilance. Il avait dû se concentrer plus que de raison pour maintenir un ersatz de lien avec celle qu’il n’aurait jamais imaginé revoir. A tel point que… à présent qu’il la retrouvait, comme convenu, il se rendait compte qu’il n’avait même pas pris le temps d’analyser la situation et par-dessus tout d’en éprouver les sentiments qui en cet instant, se rappelaient à son bon souvenir.

« Je n’ai plus beaucoup de temps… » La voix éthérée qui l’interpellait déjà depuis deux jours résonna en dépit de la touffeur de la brume. « J’avais peur que tu ne reviennes pas.

- M’as-tu seulement laissé le choix ? »

8 commentaires:

  1. Moi aussi j'voudrais etre beta éOè *fait son caprice*

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  2. Maismaismais, dis toi que comme ça, tu auras la surprise! ^^ Pi y a plus qu'une semaine avant la mise en ligne.

    Nombre de pages syndical de 29, classique. Et une fin très "Saint Seiya Spirit" XD

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  3. Tu fais du mal à Mû!
    ...
    Chouette! ^^

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  4. Héla... N'inverse pas les rôles. La narratrice coercitive présumée, c'est toi. Je ne suis pas ton complice, ni ton avocat, à peine ton alibi (après tout, tu écris bien pour tes lecteurs au final). Cela dit, j'assume ma position. Dans ce passage, tu réponds à certaines des questions que je posais lors de notre dernier échange. Comme je l'ai laissé en plan, je profite de cette petite fenêtre pour relancer.

    Les quelques remarques que j'ai pu formuler à propos du chapitre 33 concernaient moins les actes décrits en eux-même que leur nombre, avec cette dommageable conséquence que les péripéties savoureuses étaient trop nombreuses pour goûter pleinement à chacune.

    Ainsi, je ne remets pas en cause la pertinence du dialogue entre Andreas et "son grand couillon de fils ainé" (n'est-ce pas?). Je dis simplement que c'est un choc au milieu d'un chapitre qui ressemble à une baston générale des personnages avec eux-mêmes.

    Idem concernant Camus et Milo, encore une fois, l'urgence transcende bien des clivages, même celui-là. C'est pas ça le problème.

    Concernant Shaka et Thétis, ma réticence se teinte d'une légère subjectivité: j'ai déjà du mal à imaginer Lil' Virgo dans la chair intime d'une femme. Celle de Thétis a fortiori encore plus. Qui plus est, tu as conclu sur celui-là...

    L'impression de tractation par une matière capilaire aussi rase que la toundra n'en sort que renforcée. Si la noblesse littéraire ne jurait à ce point avec la fonction prosaïque de l'organe, je parlerais volontiers d'indigestion.

    Une indigestion qui, paradoxalement, m'a laissé sur ma faim. a titre personnel (ça, tu n'y es pour rien, mais tu en fais quand même les frais. La vie est injuste) Mû est l'un des chevaliers d'or dont j'attends les circonlocutions avec le plus d'intérêt. Et tu as fait le choix de repousser son introspection d'un chapitre. Bon. Voila, je vais pas cartographier les recoins de mon propre labyrinthe mental.

    Donc, disais-je, j'assume. La perspective que tes prochains traits de plumes écorchent (parmi d'autres) le chevalier du Bélier me réjouit tout particulièrement. Surtout s'il s'agit de le croquer à la sauce Lone Goat and Father... Vu le boulet que l'atlante se traîne en matière de paternité spirituelle.

    ...

    (Ne cherche pas de sens à ma dernière phrase. Le background part de trop loin, et il va trop profond. Un jour peut-être, je saisirai l'occasion...

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  5. Nan, d'abord j'écris pour moi^^ Si, si je t'assure. j'écris ce que j'ai envie de lire, de voir et d'imaginer. les lecteurs acceptent de rentrer dans cet univers, tant mieux^^

    Pour revenir sur UDC 33, tu touches du doigt mon éternel dilemme: C'est pas tant l'envie qui m'en manque de rentrer à fond dans les détails, mais le problème, c'est que d'un autre côté, il y a tant de personnages à traiter que ce n'est pas 30 pages qu'il me faudrait pas chapitre mais 50. Et pour en avoir fait de 40 et quelques pages, franchement, c'est pas gérable. C'est notamment pour cette raison que si on regarde bien, les derniers chapitres présentent une alternance sur certains persos, et Mü en est l'exemple parfait. Il est développé grosse merdo 1 chapitre sur 2 depuis au moins 6 d'entre eux.

    Alors d'un côté, soit je développe et la sauce se rallonge automatiquement, soit j'essaie d'alterner au risque, peut être, de passer à côté d'aspects méritant peut être d'être développés un peu plus.

    le choix est cornélien, néanmoins, je pense tout de même être allée pas mal au fond des choses (sic) avec la plupart des personnages, j'aurais sans doute aussi l'impression de me répéter un peu à force^^

    Tu vois, tu parles toi même d'indigestion et d'un autre côté, tu reconnais qu'un peu plus de mouton aurait agréé ton méchoui^^ ben moi, ça, je le ressens tout le temps parce que je regrette de ne pas avoir parlé d'un tel ou un tel (genre, en ce moment, ch'uis en manque de Shura => traduction: s'attendre à un truc gratuit dans le 34 XD). Donc, oui, Mü sera au menu (nondidiou, ch'uis pleine de feintes à 10 centimes moi ce soir oO) non seulement dans le 34 mais aussi pour tout ce qui s'ensuivra derrière. Parce que ça fait aussi un moment que j'avais hâte d'y arriver^^


    (maismaismais ma parole?! tu as laissé un pavé-commentaire sur le blog! XDDD tu vois que tu peux le faire ;))

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  6. Ah mais je peux le faire. C'est juste que j'aime pas ça. Cette fenêtre est conçue pour les pensées petitement laudatives du genre "j'adore c'que vous faites!".

    Pas mon style.

    Le retour critique est un hommage en soi, au même titre que la jalousie est celui de la Médiocrité au Talent. A cela près qu'il exige du temps et un espace d'écriture digne de ce nom. Le cadre d'un commentaire est si petit qu'il fait passer la moindre phrase un peu construite pour un paragraphe entier. D'où que certains paragraphes me paraissaient très courts en postant le précédents.

    Sur le fond... Oui, c'est vrai, tu es aux commandes de ton texte, peu importe les envolées lyriques auxquelles je peux me livrer. Je revendique d'ailleurs ouvertement une part de subjectivité dans ce que j'en dis. Etant donné les contraintes qui sont les tiennes (et que je conçois fort bien), et la liberté dont tu disposes, il t'appartient de laisser la parole à un personnage où un autre, dans un chapitre ou dans le suivant.

    Mon simple statut de lecteur me laisse libre de ces mêmes contraintes, en même temps qu'il m'empêche d'avoir prise sur le texte. Il n'y a donc de contradiction qu'apparente à réclamer plus de présence pour Mû tout en pointant le fait que certains chapitres sont trop chargés en épisodes pleins de sens contradictoires.

    D'ailleurs tu reconnais -avec une certaine pertinence, il est vrai- toi-même dans l'article que tu lui consacres que tu n'as pas ressenti le besoin de créer pour Mû un background aussi développé que pour Shura. D'une part, parce que Kurumada l'avait déjà fait, et d'autre part parce que celui du Capricorne faisait un peu rachitique à côté.

    Au final, il ne faut pas prendre pour une critique si acerbe le fait que je me réjouisse de la présence de Lone Goat dans le chapitre à venir. Voire, il faudrait plutôt craindre pour le 34 la hauteur des attentes que ton teaser a suscité. Comme quoi, il n'y a pas de solution simple ni de tensions qui soit entièrement solvable entre un texte et les réflexions qu'il suscite.

    M 31, à l'étroit.

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  7. Je t'avouerais qu'en ouvrant le blog, hormis répondre à une exigence de mon ego (c'est qu'il me poursuit, lui, en ce moment XD), j'escomptais bien aussi avoir l'occasion de ce genres de discussions constructives. La fenêtre semble petite, certes, mais elle est extensible.

    Et comme tu le dis très bien :"Comme quoi, il n'y a pas de solution simple ni de tensions qui soit entièrement solvable entre un texte et les réflexions qu'il suscite."
    Et à mon sens c'est tout l'intérêt des mises en ligne progressives sur le net: ces échanges entre les lecteurs et "l'auteur" d'une part, et entre lecteurs d'autre part. Enfin, perso, moi, j'en tire beaucoup d'enseignements! Le statut de lecteur ouvre à beaucoup de libertés finalement, notamment celle d'avoir un point de vue qui n'est pas forcément celui de l'auteur et qui de fait, va enrichir ce dernier. En tout cas, c'est ainsi que je le conçois. Comme je le dis souvent, je ne suis pas favorable à l'exercice qui serait d'écrire sur "commande", à savoir en fonction des attentes des lecteurs (je parle d'un point de vue général là); néanmoins, les perceptions et avis des lecteurs sont tout autant de sources précieuses d'inspiration dans le sens où on peut y glaner des éléments qui, même pris séparément, permettent d'entrevoir un aspect intéressant de ce qu'on a fait soi même sans même s'en rendre compte (ce qui m'arrive quand même très souvent).

    Donc pour moi, il n' y a pas de critique acerbe. Parce que si elle est acerbe, elle recouvre par définition bien autre chose que sens et l'objectif essentiels de la critique.

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