dimanche 16 décembre 2007

[Shaka Dayal Advani] Ce n'est pas de sa faute...

… Il est blond. Et c’est sur cette entrée en matière particulièrement vaseuse que je vais vous parler de Shaka.

(le dessin est de Rachius, dont vous pouvez retrouver toutes les œuvres sur son site)

Je sais, je devrais avoir honte.

Le personnage que tout le monde adore détester. Sans rire, le chevalier d’or de la Vierge compte autant de détracteurs que de fans énamourés, à savoir, un sacré paquet. Pourquoi ? Il est partout, tout le temps, par tous les temps. Son omniprésence, associée à l’omniscience dont il se targue, agace.

Shaka a suscité l’antipathie dès sa première apparition, lors de la bataille du Sanctuaire. Arrogant, méprisant sous des dehors doucereux, cruel également au nom d’une prétendue vérité qu’il affirme détenir, forcément, on n’est pas l’homme le plus proche de Dieu pour rien. Manquerait plus que ce dernier mente… L’image demeure tenace et ce, malgré la réhabilitation offerte par Kurumada dans la partie Hadès de son manga.

De fait, le Shaka d’UDC est la résultante des impressions que j’ai d’abord retirées de l’anime, mais aussi et surtout des OAVs du Junikyu-Hen. C’est bien pour cette dernière raison d’ailleurs qu’il est aussi doux et empli de sagesse au début de la fanfiction. Il exprime de la compassion (gratuite qui plus est) envers ses frères d’armes, semble se sentir un minimum concerné par ce qui leur arrive. Si, si, je vous assure.

A vrai dire, c’est vrai, je n’ai pas choisi de mettre en avant l’aspect de sa personnalité le plus irritant. Pourquoi ? Après tout, cela aurait été tout aussi intéressant, peut être même plus, de décrire l’évolution d’un Shaka tout bonnement horripilant de suffisance devenant peu à peu… humain. Voire même un sacré challenge.

Oui, mais il y a un aspect supplémentaire dans la personnalité du Shaka que nous connaissons tous, à savoir son “dialogue” avec Dieu. De deux choses l’une : soit il est schizophrène et entend des voix qu’il prend pour l’émanation du divin ce qui ex plique son monumental ratage au cours de la bataille du Sanctuaire, soit Dieu est un filou, doté d’un sens de l’humour presque aussi douteux que celui d’Angelo. J’ai opté pour la seconde solution. En effet, ce que j’ai souhaité avant tout mettre en exergue est ce lien si particulier qu’il entretient avec une divinité, que j’ai choisi de considérer comme l’ultime rempart vis-à-vis de sa propre humanité. Je ne sais pas… peut être que j’ai eu envie de voir ce que pouvait devenir le Shaka enfant du Junikyu, celui qui pleure sur ce qu’il croit être la misère humaine et qui cherche une réponse que Dieu s’obstine à lui dérober.

Le fait d’avoir placé UDC dans un continuum temporel décalé par rapport à la chronologie de Kurumada m’a beaucoup aidée, notamment pour justifier d’une personnalité chez la Vierge qui soit débarrassée de sa hauteur et de sa présomption, joyeusetés que j’ai préféré garder pour sa jeunesse et ainsi le décrire avant qu’il ne devienne chevalier d’or, comme expliqué dans le chapitre 28.

En conséquence il ne me restait plus qu’à traiter la dualité divinité – humanité de ce personnage. Tous les protagonistes principaux de UDC luttent pour s’extirper de ce que leur destin d’humain leur a réservé, ou pour le moins tentent de s’en accommoder. Shaka, paradoxalement, décide d’entamer le chemin inverse. Quitter sa sphère divine pour devenir enfin un homme, et en éprouver toutes les joies mais aussi toutes les souffrances, celles justement qu’il ne comprenait pas étant enfant. Ce qui demeure encore l’obscurité pour ses alter ego devient sa lumière. Bien sûr, au-delà de l’attention curieuse et de plus en plus soutenue qu’il porte à ses compagnons à leurs combats contre eux-mêmes, la présence de Thétis à ses côtés est le trouble de trop. Le trouble physique. Celui qui le fait douter, vaciller sur des fondations qu’il découvre ancrées sur les sables mouvants de sa propre intégrité charnelle. Bien fait pour lui.

Néanmoins, il m’a semblé qu’il aurait été trop brutal de le dépouiller intégralement de sa sagesse, qui lui est devenue naturelle au fil des années. A vrai dire, il est positif de voir que Dieu n’était au final qu’une béquille sur laquelle il avait pris l’habitude de s’appuyer, alors que depuis longtemps déjà ses mots étaient les siens propres et non ceux d’une quelconque divinité. Il devient en effet un homme, mais en conservant ce qui a toujours fait sa richesse intérieure. Je n’ai finalement pas été “trop” méchante avec lui.

Vous me direz, oui, mais tout de même… un homme certes, mais quid de son “ultime” révélation ? Hum… que répondre… que la suite nous le dira ?

5 commentaires:

  1. Je ne m'étendrais pas trop trop sur cette review parce que tu as un commentaire pavé qui t'attends, dont une bonne partie disserte de Shaka.
    Mais YOU are the one qui m'a réellement touchée avec Shaka. Qui m'a fait apprecier le personnage sans finalement le changer enormement... Mais plutot en donnant un eclairage nouveau sur sa personne.
    J'aime enormement Shaka dans UDC. Tout est dit ^^

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  2. Une époque que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre (enfin, si... certaines de moins de 30 ans la connaissent bien cette époque, soupir...), le newsgroup Saint Seiya.

    Pegasus en était le cofondateur avec mon ami Arion. Il est amoureux de Shaka dont il est disciple secret ^___^

    Shaka, c'était vraiment celui que tu décris, Alayia : le perso qu'on adore aimer, ou détester. Le balance que je suis s'en fout (mais Camus m'est indifférent aussi), je dois être un idiot rare à baffer, mais j'ai adoré ces débats enflammés sur ce chevalier d'or qui, c'est vrai, est brillant. Trés beau, trés haute tenue : un grand bonhomme.

    J'aime bien ton Shaka sinon. Je ne l'avais jamais vu comme ça, j'avais dans ma fiction de l'époque, représenté un homme brillant pouvant être mis en difficulté, mais j'ai un tel respect amoureux pour l'être chevalier d'or qu'il m'était difficile de trop le maltraiter.
    Non, ton Shaka est original. Mais surtout touchant et attachant. Bravo et merci.

    Pour ça et pour le reste

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  3. Merci beaucoup ma belle^^ je suis contente que ce shaka-là te plaise ;)

    Au final, c'est vrai qu'il ne change pas beaucoup de ce qu'on connaît... on va dire que j'ai pris le meilleur et laisser le pire XD!


    @ Falconhill: oui, ça, le Peg', c'est "l'homme le plus proche de l'homme le plus proche de dieu" XD
    Je suis ravie que tu le trouves touchant, c'était aussi l'objectif, histoire qu'on l'aime un peu tout de même, cet homme... et j'ai plutôt été sympa avec lui au global^^

    Merci à toi ;)

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  4. Hello ^^

    (bon déjà tant que j'y suis je te remercie pour ta review sur ED2B 20 ...)

    Encore un excellent article, et j'admire la façon que tu as de décortiquer ton propre travail, ta propre vision des personnages. Ce que j'aime chez le Shaka que tu as fait évoluer, c'est son côté "je lutte avec mon humanité", face à Thétis notamment. J'aimais bien celui du manga et de l'animé (avec une préférence pour celui des OAVs), mais je trouvais qu'il lui manquait cela. Shaka est avant tout un homme normal, bien qu'il essaye de de tout faire pour rester "l'homme le plus proche de Dieu".

    Bref, excellent article, m'dame ^^

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  5. Merci Chibi^^

    Tout comme toi, j'ai une nette préférence pour le Shaka des OAVs, tout comme pour Mü d'ailleurs.

    Contente que le Shaka d'UDC te plaise, comme sans trop dénaturer certains personnages,on parvient à en faire quelque chose de pas trop mal ;)

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