dimanche 12 août 2007

La page blanche, vous et moi

La page blanche. Que celui ou celle qui n’a pas été confronté(e) à l’angoisse qu’elle peut procurer me jette la première pierre. Cette anxiété redoutée prend souvent divers visages pour se montrer à l’auteur, mais toujours elle tient lieu d’un cauchemar dont il est souvent difficile de s’extirper sans dommage. A moins que le soulagement que l’on éprouve lorsque enfin les mots daignent s’afficher, les lettres s’enchaînant les unes aux autres, la musique surgissant de ces notes éparses, puisse être considéré comme une récompense gagnée de haute lutte.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais pour ce qui me concerne cette angoisse recouvre tout et parfois n’importe quoi. Le style a-t-il pris des congés de longue durée ? Vais-je être capable une fois encore d’accorder les mots entre eux comme il convient, en évitant la mélodie fadasse et lancinante des phrases qui se suivent et se ressemblent tragiquement ? Suis-je sur le point de retomber de la barre à laquelle je m’accroche, pour redescendre à un niveau inférieur ? N’ai-je pas eu finalement rien d’autre que de la chance jusqu’ici ? Ce dernier questionnement est sans doute le pire. L’idée que tout ce que j’ai réalisé jusqu’ici ne tient pas à la moindre once de talent ou de capacités réelles en terme d’écriture, mais bien plus crûment au fait que quelque chose ou quelqu’un a bien voulu m’octroyer, temporairement, une faculté qui n’est pas la mienne, qui ne m’appartient pas, que je loue ou que l’on m’a prêtée, et qui est susceptible de m’être enlevée dans un mois, un jour, une heure. C’est terrible. Cela ne tient même pas à l’inspiration – sur laquelle je reviens un peu plus bas – non, mais purement à une capacité que je qualifierais de “technique”. Une capacité que j’ai vue évoluer par ailleurs au fil des années. Pas forcément en bien, ou en mal, mais différemment. Il m’arrive de lire une phrase, un paragraphe que j’ai écrit il y a des mois, et de me demander si c’est bien moi qui en suis l’auteur. Non pas parce que c’est mauvais. Plutôt parce que je trouve ça bon, et qu’étrangement, je ne me vois pas l’écrire aujourd’hui. Parce que je ne me reconnais pas sur l’instant dans cette écriture. Parce que je me demande dans quel état d’esprit j’étais le jour où j’ai écrit cela. Parce que je redoute de ne plus jamais le retrouver.

Ma torture pourrait s’arrêter là, et ce serait déjà largement suffisant, mais non. Pensez-vous. En admettant qu’un mauvais génie ne s’apprête finalement pas à me délester de ce potentiel technique, il reste tout de même le fond. L’histoire. Le scénario. Les personnages. Et si je les perdais ? Je veux dire… y suis-je toujours autant attachée que je l’étais il y a quelques années ? N’ai-je pas la sensation qu’ils m’échappent, qu’ils s’éloignent ? Les comprendrai-je toujours avec autant d’acuité ? Sont-ils encore en moi, ou suis-je en train de m’en détacher ? Lorsque je pense à l’un d’entre eux, il arrive que je ne ressente… plus rien. Je ne parviens pas à me glisser dans sa peau, à comprendre ce qu’il ressent, à vivre ce qu’il vit. Cette sensation de coquille inerte a quelque chose de vertigineux, face à un vide dans lequel je ne suis pas tout à fait certaine de trouver une branche à laquelle me rattraper au passage. Et si j’atteignais le fond du gouffre ?

Jusqu’ici, cette impression parfois tenace n’a été que passagère. Générée par d’autres inquiétudes et irritations de la vie pour l’essentiel. Mais si un jour cela ne revenait pas ? Si, avant la fin d’U.D.C., je me retrouvais confrontée à un néant permanent ?

Ce stress m’incite à achever U.D.C. au plus vite, au moins accorder à cette histoire tout le respect que je lui dois. Au plus vite, mais le mieux possible. Et pourtant, devant l’ampleur de la tâche qu’il me reste à accomplir, une sensation galopante, communément dénommée « flemme », se saisit de mon esprit, le détournant de la tâche à laquelle je voudrais bien le dédier, pour l’occuper de mille petits tracas sans intérêt. D’aucuns diront qu’inconsciemment, je cherche à retarder l’échéance. Possible, mais peu probable. J’ai des idées de séquelles, d’épilogues qui se bousculent, sur lesquels je préférerais actuellement cent fois me pencher plutôt que sur ce chapitre 31. Il me semble en réalité que ces idées-là me rendent plus libre. Pourquoi ? Mais parce que je n’aurai alors plus de compte à rendre aux lecteurs.

Et oui, ce dernier point me turlupine. Les auteurs de fanfictions – moi la première – s’accordent le plus souvent à dire qu’ils écrivent d’abord pour eux-mêmes avant d’écrire pour ceux qui sont susceptibles de les lire. Sur le fond, c’est le cas. Surtout au début. Surtout lorsque les retours sont confidentiels. Et puis… irrémédiablement, le paradoxe apparaît. On écrit pour soi, et on est lu. Chouette. De là, on peut logiquement en déduire que le lecteur est entré dans l’univers très personnel de l’auteur et l’accepte en tant que tel. En ne considérant que ce sens unique, tout s’avère parfait dans le meilleur des mondes. Mais la dépendance se crée. L’auteur, bien malgré lui, s’attache aux commentaires, aux critiques (dans tous les sens du terme), y puise parfois inspiration, de temps en temps frustration, et le plus souvent satisfaction. Et cette dernière possède ce petit quelque chose d’addictif qui fait qu’en tant qu’auteur, et bien ma foi, on ne serait pas contre l’idée d’en reprendre une lampée. Le danger apparaît alors, celui de se mettre à écrire pour le lecteur et non plus pour soi. Sans aller jusqu’à se compromettre, voire prostituer son histoire pour qu’elle colle aux attentes – cela n’étant de toute manière pas envisageable – l’auteur peut être tenté quelque part de rajouter de ci, de là, quelques éléments qui ne lui appartiennent pas totalement, dans le sens où il s’agit de détails destinés à satisfaire telle ou telle attente plus ou moins exprimée par certains lecteurs. L’auteur est alors confronté à un dilemme : va-t-il à la chasse à la satisfaction d’autrui, ou décide-t-il d’être satisfait de lui-même ? Et peut-il être satisfait de lui-même si la satisfaction de l’autre n’est pas au rendez-vous ?


Beaucoup de questions, n’est-il pas… Tiens, c’est qu’il m’aura fait du bien cet article. La chose écrite a ce mérite qu’elle clarifie la pensée, la nettoyant des échardes qui l’empêchent de se recentrer, de se regrouper en une belle balle sphérique et brillante. Je finirai U.D.C. pour moi-même. C’est dit. Parce que j’estime mériter qu’il en soit ainsi. Parce que ce sera pour moi.

16 commentaires:

  1. C'est fou.

    Tout ce que je viens de lire colle parfaitement avec ce que je ressens moi-même en tant qu'auteur. Que ce soit les affres de la page blanche (rha la prise de tête quand tu VOIS cette scène, mais que tu ne sais pas par quel bout la prendre... et pire encore, quand tu ne vois RIEN TT), l'envie d'écrire un passage situé plus loin dans la fic, parce que qu'il paraît plus intéressant, parce qu'il est plus "neuf" et qu'on n'y a pas encore autant réfléchi qu'à la scène en cours, la méga-flemme-de-la-mort-qui-tue, la crainte de se "perdre" en route, et puis toutes les interrogations métaphysiques sur le "talent" et la capacité de plaire aux lecteurs...

    Parce que je suis d'accord avec toi : du moment qu'une fanfiction est lue, voire a un certain succès, cela crée une dépendance mutuelle entre l'auteur et le lecteur. Il n'y a qu'à voir la fréquence à laquelle je vérifie mes messages quand je viens de poster un chapitre XD Du coup, on se met à s'interroger sur ce que penseront les lecteurs. S'ils comprendront tel jeu de mot, telle allusion. Si tel passage est assez clair, s'il faut plus l'expliciter, si le fait que moi, auteur, sache déjà ce qu'il va se passer, ne fausse pas mon jugement sur l'intelligibilité de telle ou telle révélation faite à demi-mot.

    Du coup, des prises de tête en rab ^^ Mais d'un autre côté, c'est tellement gratifiant quand tes amis, voire des personnes que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam te félicitent pour tes écrits, te demandent de continuer...

    Soyons honnêtes : même si le fait d'écrire part d'une envie personnelle, si on n'écrivait que pour soi, on ne publierait pas sur Internet. (ce qui serait fort dommage au demeurant, en ce qui concerne UDC :P) J'ai besoin de reconnaissance, je le sais, et je l'assume ! (super fière de moi, ouais XD)

    Après, toujours comme tu le dis, il faut savoir doser. Savoir jusqu'à quel point on peut "détourner" son histoire pour répondre aux attentes des lecteurs et faire plaisir à telle ou telle personne, sans la trahir. Sans se trahir soi-même. Et c'est peut-être pas si facile que ça...

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  2. Quel crédit accorder à cette foule hybride...
    A quelle once peser ce monde de papier...
    Jusqu'à quand pourrons nous le tenir par la bride...
    Avant que ce soit lui qui doive nous charrier...


    Oh je connais ça, oh que oui... Encore que depuis un an je sois d'avantage confronté à la main molle qu'à la feuille blanche. Détestable sensation, quand on pose les doigts sur le clavier et qu'on se rend compte qu'on est là plus parce que ce serait bien d'avancer que par réelle envie...

    C'est dans ces moments là que les manifestations du lectorat sont les plus appréciables. Parce que si j'écris toujours avant tout pour moi-même, c'est l'énergie que me procure le soutien de mes lecteurs qui me permet de retrouver l'envie d'écrire quand celle-ci se fait désirer. De fait, en raison de cette énergie dans laquelle je puise, je leur suis redevable de continuer.

    Ce que je ferais pour moi aussi d'ailleurs, mais certainement pas aussi assiduement. Mais c'est sans doute la motivation avec laquelle je dois jongler : l'envie de terminer par rapport à la simple envie d'écrire. Car tel est l'enjeu pour moi de ma fanfic, étant orgueilleusement convaincu de bien écrire, mais par contre ne me sachant pas encore capable de terminer une histoire jusqu'au bout. Mettre son coeur dans un écrit de longue durée de la première à la dernière ligne.

    Me perdre oui, c'est là ma plus grande peur. Je ne risque pas de perdre mes personnages, du moins je ne pense pas. Depuis l'instant où je les ai créés, ils existent, ils vivent, presque par eux-mêmes. Mais eux peuvent me perdre, ils peuvent se laisser oublier, comme un paysage que l'on a trop longtemps sous les yeux et que l'on finit par ne plus voir tellement il nous est familier.

    C'est presque le contraire de la page blanche, le syndrôme de la page noire. Connaître tellement mes personnages, savoir si bien ce qui va leur arriver que l'écrire en devient superflu.

    A quoi s'accrocher alors? A la musique des mots. Lire beaucoup, apprécier la musique des autres, la leur envier, la disputer, et écrire finalement, pour composer soi-même sa propre partition...

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  3. Coucou vous deux^^

    Ca me fait bien plaisir tout cela, je ne suis donc pas totalement interjetée du ciboulot ;)

    @ Alake: ah oui, le coup de la scène qu'on visualise parfaitement et qui, une fois écrite, n'est pas représentative du dixième du quart de ce que l'on imagine, y a rien de plus frustrant. On en vient à se demander si on est à ce point pauvre en vocabulaire pour en arriver à ce piteux résultat. La scène aussi qu'on marine depuis 3 jours, mais qui n'arrive qu'à la fin du chapitre genre à la page 28 alors qu'on n'en est qu'à la page...6 T___T Généralement, celle-là, je m'en fous, je l'écris quand même! je jouerai aux legos après, en faisant du raccroc-qui-tue au dernier moment. Et la flemme.... rrhhaaaa, la flemme, la main molle comme dit fort justement Snaritt. On est là, devant le clavier, et... *profond soupir*

    Pour la dépendance, je plussoie! je suis exactement comme toi, je piste la boîte mail+ffnet+le fofo comme une âme en peine... et le résultat n'est pas beau à voir quand les retours mettent trois plombes à arriver. Vi, je sais, je suis une grande malade XD!! Maintenant, pour la clarté de certains passages, perso, je prends le risque. Ch'uis sûre qu'il y en a certains qui demeurent abscons pour le lecteur, mais come je sais que je vais l'expliciter plus tard, je ne m'en fais pas trop. Enfin, je crois.

    Mais tu as raison: si on ne voulait pas obtenir un minimum de reconnaissance, nos textes ne franchiraient pas les frontières de nos disques durs. Mais cherche-t-on la reconnaissance, ou aussi un certain jugement, une "évaluation" de ce qu'on fait? Au risque de nous faire renvoyer dans nos 22? Je veux dire, c'est notre vision *très* personnelle qu'on met par écrit. Si cette vision n''est pas partagée, cela voudrait-il dire que nous sommes complètement à côté de la plaque? Que nous sommes trop cinglés pour le commun des mortels?

    Concernant l'auto-trahison... j'ai été tentée parfois. J'avoue. Par exemple, je me suis longuement demandée si le passage de Camus et Milo dans la boîte de nuit bien glauque, j'allais le mettre ou pas. J'ai hésité. Longtemps. Et j'avoue avoir été immensément soulagée de voir que c'était passé comme une lettre à la poste. Mais il était facile de me dire que le risque de choquer était trop grand, que le risque que les lecteurs ne comprennent pas était majeur. Cela a été le cas pour une personne (je suppose que tu t'en rappelles), et j'ai de fait rajouter un paragraphe entier à un moment donné parce que j'étais consciente de l'incompréhension suscitée... bien que je ne la partageais pas une seconde. Pour moi, les choses étaient très claires. Ou du moins me semblaient l'être. D'un autre côté ce rajout n'a pas eu d'incidence majeure, donc je considère que je ne me suis pas pliée à une exigence. Enfin... j'crois pas. Et toi? As tu déjà cédé à une demande particulière ou pas?

    @ Snaritt: les vers sont de toi? En tout cas, ils sont incroyablement justes et vrais. Et je partage entièrement ta sensation de "main molle": quand cela devient une... "obligation". Tu te rappelles d'HG qui parlait d'immédiateté dans le monde du net? C'est absolument terrible. Toi comme moi savons qu'une absence trop longue en terme de publication sur le web est néfaste. Si on veut continuer à avoir des lecteurs, nous n'avons pas le choix. Et c'est bien là, le problème. Quand on commence à écrire par obligation, on y perd, il me semble, le goût du plaisir, et de le faire pour soi. Surtout pour une fanfiction qui par définition ne nous rapporte rien si ce n'est un chouilla de reconnaissance (tu me diras, c'est déjà beaucoup!) et de satisfaction personnelle de l'ego.

    C'est vrai que le fait même d'avoir un retour du lectorat est motivant. Surtout pour finir. Tout comme toi, c'est une nouveauté pour moi. Vais je être capable d'aller jusqu'au bout? Sans bâcler? Je crois que si je n'avais plus aucun retour... je ne sais pas, je me pose souvent la question de savoir si j'aurais assez de fierté pour achever quelque chose qui finalement ne concernerait plus que moi au final (j'en tremble rien que d'y penser brrrr..).

    Depuis l'instant où je les ai créés, ils existent, ils vivent, presque par eux-mêmes. Mais eux peuvent me perdre, ils peuvent se laisser oublier, comme un paysage que l'on a trop longtemps sous les yeux et que l'on finit par ne plus voir tellement il nous est familier.
    C'est une façon de voir les choses... mais au final, ça se rapproche beaucoup de ce que je peux parfois ressentir. On ne voit plus, parce qu'on ne ressent plus, et on ne ressent plus, parce qu'on a fait le tour. Comment dire... tu vois, dans UDC, le côté psy des persos, je pense avoir sacrément fait le tour. et aujourd'hui, je me demande ce que je pourrai leur apporter de plus ou plutôt, non, ce que eux, pourraient m'apporter. Après tout, je les connais tellement bien.... *soupir* Alors étrangement, il n'y en a plus que quelques uns qui me font encore vibrer. Je cherche pour d'autres désespérément un "plus", mais que je ne trouve pas, ou du moins, si je le trouvais, ce serait disons... "artificiel". C'est un peu aussi pourquoi j'ai envie d'accélérer le mouvement (sauf que j'ai cette maudite flemme >_<)

    A quoi s'accrocher alors? A la musique des mots. Lire beaucoup, apprécier la musique des autres, la leur envier, la disputer, et écrire finalement, pour composer soi-même sa propre partition...

    Marrant, nous avons une conception identique en terme de "musicalité" de l'écriture^^ Oui, tu n'as pas tort. Avoir au moins le plaisir de créer quelque chose de "beau", de jouer avec les notes, de s'amuser à retrouver et trouver un air agréable. De la forme peut jaillir le fond, qui sait...

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  4. Je viens de lire cet article, et, vraiment, je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis. Moi aussi je ressens souvent cette angoisse, cette sorte d'obligation, parfois ("allez, on s'motive, j'ai un chapitre à pondre !) pour faire plaisir à ses lecteurs. On a beau savoir qu'on écrit d'abord pour soi, on tombe inévitablement dans ce travers dès qu'on a un tant soi peu de lectorat...

    Ah, la scène importante qu'on n'arrive pas à rendre, qu'on retouche dix fois mais qui, à la fin, ne ressemble quand même pas à ce qu'on avait dans la tête...tout à fait d'accord avec ce qu'Alake en dit

    Le rapport au lectorat aussi est des plus ambigus. On écrit, on est lu, donc on écrit davantage...au risque de perdre ce qu'on voulait faire de son histoire ? Quelque part, même inconsciemment, on tient compte des attentes et des remarques de ses lecteurs (je plaide coupable XD), mais il faut savoir trouver le bon équilibre entre ses propres aspirations et celles des lecteurs...plus facile à dire qu'à faire, malheureusement.

    Alors, angoisse de la page blanche ou angoisse plus liée à soi-même ? Je pense pour ma part qu'il y a un peu des deux. Quelque part, dès qu'on écrit, on angoisse perpétuellement: comment les lecteurs vont-ils percevoir telle ou telle référence, telle ou telle scène ? Faut croire qu'on est vraiment masochistes...

    Je suis aussi d'accord avec ce que dit Snaritt: je puise dans le soutien de mes lecteurs, ça me remonte quand je vois que les reviews tardent à venir alors que les stats grimpent régulièrement. J'apprécie aussi tout autant le fait de dialoguer avec d'autres auteurs, cela peut contribuer bien souvent à dénouer des problèmes (parfois stupides, faut bien le dire ;D)qu'on se posait à propos d'une scène, d'un personnage.

    Alors, que faire quand l'angoisse de la page blanche s'approche à grands pas ? Selon moi, surtout ne pas se forcer, ça augmente la sensation de malaise, simplement attendre. Après tout, les auteurs sont aussi des humains, non ? Si les lecteurs ne peuvent pas comprendre cela, hé bien tant pis pour eux...

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  5. Et bien beaucoup de choses dans ce texte qui va bien au de-là du syndrome de la page blanche :)
    Déjà, pour mon plus grand bohneur, je n'ai jamais été véritablement confronté à ce spectre.
    J'ai été par contre été confronté souvent au spectre de la flemme qui me conduit à n'écrire que quelques lignes avant de jeter l'éponge.
    Mais à partir du moment où je suis à peu près dans le truc, les mots viennent toujours rapidement. Au pire, si j'accroche sur une scène je passe à une autre pour y revenir plus tard.
    Après c'est sûr que je pense que la qualité "technique" (pour reprendre ton terme ;) ) de ce que j'écris peut varier grandement en fonction de ma motivation du moment.
    Il peut m'arriver de faire de la ligne et d'écrire donc sans grand génie. Si j'étais pro il est clair que cela ne serait pas satisfaisant , mais pour une fanfic je pense que cela passe. De toute façon, je ne publie que des premiers jets, en transcrivant quasiment phonétiquement ce qui me passe dans le cerveau. Dernièrement, j'écris souvent dans les transports communs, dans des conditions donc pas forcément très propices à la concentration... C'est un peu pour ça qu'il est indispensable que des gens passent derrière moi pour corriger mes étourderies d'ailleurs , comme tu as pu le juger très récemment :P

    Bref, la page blanche connaît pas! Si un jour je me lance sur un roman perso que j'aurais l'ambition d'envoyer à un éditeur, cela pourrait venir néanmoins...
    Mais à partir du moment où cela reste un hobby non rénuméré, je me contente de la qualité de mon texte telle qu'elle est.

    Le passage où tu parles d'histoires que tu voudrais écrire à la place de ton prochain chapitre est intéressant car je ressens cela souvent. Il me vient très, très souvent des idées d'histoires à moi ou de fanfics saint seiya. En général, je gribouille quelques mots sur une feuille que je range ensuite pour a priori ne plus jamais la sortir. Mais c'est un bon exercice, je trouve, de passer un petit moment à réfléchir à partir d'une idée à comment en faire une histoire qui marcherait. Même si à la fin rien ne sera jamais écrit ou publié, c'est intéressant de pouvoir se dire "hé, je serais capable de raconter quelque chose qui tiendrait debout à partir de ça!".
    D'ailleurs, par rapport à l'émergence des géants, la seule possibilité pour que je ne la termine pas serait qu'un jour je préfère me consacrer à une histoire et un univers vraiment à moi.

    Mais pour le moment, je me fais plaisir en écrivant ma fic et je pense y avoir déjà consacré trop de temps pour ne pas en voir le bout. C'est un peu comme ce qui s'est passé avec la Nécropole du Nil plus récemment: au bout d'un moment tu as passé trop de temps sur le projet pour le laisser tomber, quelque soient les difficultés rencontrées.
    Ensuite, cela m'embêterait de ne pas fournir la fin de l'histoire aux gens qui me suivent depuis maintenant un sacré bout de temps.
    Non pas que j'écris pour eux, puisque j'écris pour moi, mais quelque part je ne trouverais pas correct de faire un "never end".
    En revanche, il est clair que je ne ferai jamais la moindre concession sur mon histoire pour satisfaire le lecteur. Cela me fait très plaisir de lire les commentaires que l'on me laisse (sans doute parce qu'ils sont souvent plutôt positifs, évidemment), cela me permet de découvrir la façon d'en sont perçus mes idées, mais au final cela n'a qu'une influence non mesurable sur la globalité de mon histoire. Tout au plus, je rajoute une phrase de temps en temps pour éclaircir un certain point (je n'aime d'ailleurs pas le faire car je n'aime quand un auteur me mâche le travail).

    Bref, voilà mes quelques réflexions inspirées par ton message :)

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  6. Je dirais que le phénomène de la page blanche, je ne le connais pas non plus. C'est plutôt le manque de temps qui fait que je vais traîner sur la mise à jour d'une histoire. Il faut dire que j'ai forcé la dose, avec une en français, et quatre en anglais (sic), sans compter mes récits de voyage divers et variés sur mon blog perso. Mais bon, j'ai besoin de cette diversité, et ne peut pas m'enfermer dans une seule histoire, ou même uniquement dans la fiction. Après, il est vrai, je me fixe des priorités, et j'aurai tendance à moins travailler sur une histoire ou un texte qui n'attire pas quelques commentaires. Lorsque j'ai commencé à écrire, j'avais totalement fait l'impasse sur l'aspect "commentaires" et "reconnaissance des lecteurs", mais c'est venu petit à petit. D'abord, parce que cela flatte l'ego quelque part (et oui tout de même) et secondo, parce que cela me donne des pistes sur ma manière d'écrire. Ai-je bien fait passer le message, ou suis-je totalement à côté de la plaque? Sinon, je suis tout à fait prête à intégrer des idées données par des lecteurs, à condition que cela ne change pas la trame générale de l'histoire. Et je ne censure pas mes textes (après, il suffit de s'organiser et de donner les avertissements préalables pour ne pas surprendre un lectorat non averti).

    Concernant le fait d'écrire des scènes situées plus loin dans l'histoire, je pense qu'il ne faut pas avoir peur de le faire. Si l'inspiration est là à un certain moment, il ne faut pas avoir peur de l'écrire à ce moment là. L'inspiration ne sera peut-être plus là plus tard. Et comme Alaiya le dire, c'est toujours possible de faire du raccommodage par la suite ^^

    Pour le syndrome consistant à pister les stats de ffnet, les e-mails, et les commentaires de forum, je pense que cela arrive à tous les auteurs. D'autant plus que je trouve que ce n'est pas si facile d'obtenir un feedback sur un site comme ffnet, où les visiteurs ayant un vaste choix à leur disposition, font leur marche; ils lisent, mais ne postent pas forcément, passant tout simplement à la suivante.

    Concernant la nécessité de terminer une histoire, je pense qu'elle existe en effet. Par respect des lecteurs, mais également, personnellement, je n'aime pas faire les choses à moitié. Par contre, j'irai à mon rythme, car je n'ai pas non plus envie de sacrifier mes autres activités...

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  7. Pfiou!^^ et bien décidément, que de points de vue... (et force est de constater que l'auteur de fanfic a cette caractéristique inouïe qui est qu'une fois lancé, on ne l'arrête plus ;))

    @ Chibi:
    Alors, angoisse de la page blanche ou angoisse plus liée à soi-même ? Je pense pour ma part qu'il y a un peu des deux. Quelque part, dès qu'on écrit, on angoisse perpétuellement: comment les lecteurs vont-ils percevoir telle ou telle référence, telle ou telle scène ? Faut croire qu'on est vraiment masochistes..
    Masochistes? Remarque, oui, sans doute. A partir du moment où effectivement, on décide de mettre en ligne nos écrits. Faut avoir envie de quémander le bâton pour se faire battre, quelque part! En ce sens, cela revient à aller vers les autres. Même si c'est via le miroir transparent, et souvent déformant, du net. Ce dernier a ficilité les échanges, ou du moins a créé une nouvelle façon de communiquer et d'échanger. Mais qu'il s'agit de l'IRL ou du Web, dans tous les cas, cela reste à double tranchant. L'avantage tout de même est que le net autorise - je crois! - un certain détachement émotionnel. De fait, masochistes, certainement, mais douillettement installés derrière son écran, les aboutissants sont moins directs pour nous. D'un autre côté... ce sont les seuls qu'on ait, pour ce qui concerne le "retour sur investissement". De plus... il y a un truc quand même important: écrire des fanfictions est à mon sens autrement plus dangereux pour la tranquillité d'esprit de l'auteur, que d'écrire une oeuvre originale. Parce que le principe même de la fanfic est que l'auteur s'expose à découvert aux critiques des lecteurs qui sont aussi fans et connaisseurs de l'univers qu'on "emprunte". Conclusion: l'auteur augmente les risques de se faire aligner dans les grandes largeurs. Maintenant, pour ce qui me concerne en tout cas, je reste sur mes positions de départ, à savoir que je ne dévie pas de mon univers alternatif. Finalement... c'est quand même beaucoup plus sécurisant, et ça demande moins de boulot, n'est ce pas Chibi? :p De ton côté, tu respectes à la lettre la chrono du manga et franchement... chapeau. Je n'aurais vraiment pas le courage^^

    @ Dragounet:
    s'pô juste! ^______^ Mais comment fais-tu?
    Tout de même... C'est curieux, à te lire, tu donnes l'impression de ne pas être *trop* exigeant avec toi même sur la qualité de ta prose, du fait qu'il s'agisse d'une fanfiction. Pourtant, tu as blindé ton scénario, de ce fait même, cela dénote d'un sens du perfectionnisme, enfin je trouve. A moins que la relecture de ta propre prose soit également un symptôme de flemmatite aigue, et là, j'avoue que je te comprends à 100%!

    Sinon, pour les digressions qu'on a parfois envie de faire, à l'inverse de toi, j'aurais plutôt tendance à me focaliser mentalement dessus pendant un moment, ce qui justement me pose souci vis à vis de UDC, parce que pendant que je pense à une autre histoire, je décroche d'UDC. Et toujours à l'inverse, bizarrement, je ne cherche pas à trouver le développement qui pourrait faire que ça tienne la route... pour ça, il faudrait que j'écrive déjà le début, mais en version "finale". Parce que c'est la plupart du temps en écrivant que je trouve le fil principal de la pelote, et pas l'inverse. Ouais, je sais, ça craint^^

    Et enfin, pour le fait que tu ne fasses pas de concessions avec l'EdG.... J'ai vu ça en effet! T____T en fait, j'plaisante, je trouve ça génial. Là, c'est mon côté sadique qui s'exprime.... :p
    Mais dans l'ensemble, je suis d'accord avec toi. Comme je l'ai dit, pas de concession possible si cela influe réellement sur le scénario ou le développement des personnages. A noter tout de même que toi comme moi, nous sommes plutôt à classer dans la catégorie des lecteurs qui font confiance aux auteurs en règle générale, leur laissant toujours le bénéfice du doute. Après tout, ce sont les auteurs qui mènent leur barque, et pas l'inverse.

    @ Megara:
    Ou comment faire passer le message: "Transformers, c'est 'achement plus bankable que StS" XD Vilaine!^^
    Plus sérieusement, j'étais comme toi au départ: je n'attendais pas vraiment de retour. Nan, parce qu'aller faire de la pub pour UDC sur le SSF, j'étais un peu beaucoup inconsciente au départ^^ Je suis ravie de la tournure qu'ont pris les choses (c'est Dragounet qui m'a offert mon premier comm', ça je l'oublierai pas^^), mais c'est vrai que je n'y croyais pas. Et j'aime bien ta façon de voir les comm', parce que finalement, c'est de ce point de vue constructif là qu'il convient de les envisager. En tant qu'auteur, on peut recentrer le tir, puis aussi s'amuser à faire des tests rédactionnels, pour voir si ça passe ou pas, si on est totalement nul dans certains styles, ou au contraire très bon.

    Et sinon, je ne me suis pas encore censurée. Je l'ai dit plus haut, j'ai été tentée, mais finalement j'ai écouté les sages paroles de mon correcteur qui m'a dit "fonce, jeune padawan" (ou quelque chose dans ce goût là).

    Quant à ffnet... que dire? *soupir* la production y est tellement pléthorique qu'il est vraiment difficile de passer aux travers des mails du filet. Je jette un coup d'oeil aux stats régulièrement, je connais le nombre moyen de lecteurs qui suivent UDC, mais le nombre de reviews ne correspond pas forcément. D'un autre côté, c'est le principe de ffnet qui veut ça => n'importe qui peut poster n'importe quoi ce qui en soi est un très bon principe. A l'inverse, la qualité est très fluctuante et le fait de passer d'une fic à l'autre pour les lecteurs implique à force une indifférenciation de ce qu'ils lisent. Je le sais, j'ai à un moment donné lu beaucoup sur ffnet et je me suis rendue compte à la fin que je ne savais plus qui avait écrit quoi, et un effet de lissage se produit par la force des choses. Pour ma part, j'ai admis ce fonctionnement, je fais avec aujourd'hui.

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  8. Waow, Snaritt, c'est beau c'que tu diiiis... (enfin ce que tu écris plutôt ^^;;) Tu as fort raison en ce qui concerne "la musique des mots". Souvent, en me relisant je modifie un mot, une tournure, une virgule, qui ne change strictement rien au sens, mais simplement parce que ça sonne mieux, parce ça coule mieux sur la langue, parce que c'est "meilleur en bouche" XD... et c'est affreux quand tu as l'impression de t'embourber dans une phrase qui ne te plait pas. Surtout quand tu sais que tu veux le dire d'une manière et pas d'une autre, mais que tu n'arrives pas à concilier ce que tu "veux" et ce que tu "produis"...

    En ce qui concerne l'auto-trahison, je n'en suis encore jamais arrivée là, moi non plus. Bien sûr, j'ai déjà ajouté deux ou trois détails ici et là, sous forme de clins d'oeil ou autres, mais je ne suis jamais "sortie des rails" pour faire plaisir à quelqu'un. Les demandes et suggestions, soit ça me donne une idée ou ça me débloque (ça peut arriver !!), soit je réponds que je ne peux pas le faire, et j'explique gentiment pourquoi ^^ (suis pas un monstre non plus XD)
    C'est là que ça aide d'avoir un scénar établi à l'avance... on peut toujours se reposer dessus.

    On en arrive à l'auto-censure, et là moi je dis, tant pis si certains trucs ne passent pas comme on le voudrait. OK c'est dommage, mais si c'est vraiment essentiel dans ton scénario ou pour le développement d'un de tes personnages, il faut foncer. Quand j'ai commencé à écrire (cad y'a quelques années ^^), je me mettais des barrières, je me disais "noooooon je vais pas leur faire faire ça, c'est trop affreux..." Et je me rends compte que ça m'arrive de moins en moins, et j'en suis contente. D'autre part, je crois que je te l'ai déjà dit mais tu as franchement bien fait de mettre cette scène de la boite. C'était important, ça fait partie de la vie de Camus. C'est LUI. Et sans ça, je doute que le lecteur aurait pu se rendre compte dans quel abîme de noirceur et de désespoir il était tombé. Oui, c'était glauque, horrible, affreux, insupportable... mais c'était bien comme ça qu'il fallait le faire, pour faire passer le message. Alors, honnetement, je pense que tu as bien fait ^^

    Enfin bref.

    Ecrire une scène "en avance" par rapport à là où j'en suis, je ne l'ai fait qu'une seule fois... et j'ai dû tout recommencer après parce que mon scénar avait évolué et qu'elle ne convenait plus XD Du coup, maintenant j'évite. C'est aussi une manière de me motiver, s'il y a un passage qui ne me motive pas trop, je peux toujours me dire "oui mais quand tu auras fini, tu pourras attaquer cette scène-là, haaaaaaaan *v*"... c'est ma carotte, quoi. Pis sans compter que si j'écrivais tout ce qui me motive, je n'aurais plus du tout de courage pour écrire le reste. Du coup, voilà ^^ (ptèt pour ça que je reste bloquée pendant des semaines entières sur certains passages, en fait... T___T)

    Bon je me rends compte que mon comm fait encore 3 km de long... t'as raison, Al, on est vraiment incorrigibles... :P

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  9. Pour te répondre Alaiya, en fait, je suis toujours un peu surpris quand on me dit que j'écris bien...
    J'ai très honnètement l'impression d'avoir un style quelconque.
    Des fois ce n'est même à n'y plus rien comprendre tant le décalage entre ce que je pense écrire et la façon dont les gens le percoive est grand. Par exemple récemment, il y a certains chapitres de la nécropole que j'ai écrit quasiment en roue libre parce que ça me prenait un peu la tête d'avoir à les faire alors que ce n'était pas prévu du tout au départ. Et bien ces chapitres où je me suis très peu investi ont été aussi bien acceuilli (voir parfois plus) que ceux sur lesquels je m'étais le plus investi et où j'estimais avoir fait du bon boulot. Pour certain posteurs, les chapitres que je pensais les plus quelconques sont même ceux avec le meilleur style...
    En fait, je me considère d'ailleurs plus comme un scénariste que comme un véritable écrivain. Avec un peu d'antrainement pour m'adapter à l'exercice je pense que je pourrais par exemple écrire des scripts à un rythme vraiment très soutenu...
    Il me suffit d'une idée anodine (et même une idée pourrie :P ) pour imaginer l'histoire qui permettrait de la mettre en valeur.
    Je prends ça un peu comme un exercice intellectuel, un pur divertissement.
    Alors que, par exemple, m'atteler à une description ne m'enchante pas plus que ça (là, j'ai même souvent tendance à mettre l'auto-pilote :P ).
    En tant que créateur, je m'amuse tout simplement beaucoup plus à construire mon histoire qu'à l'écrire véritablement. C'est peut-être pour ça que tu dis que j'ai "blindé" mon scénario...
    En fait, je serais tout simplement incapable de moins le blinder que ça, car je n'y prendrais plus aucun plaisir ;)
    D'ailleurs, ça se retrouve dans mes goûts. Quand j'achète une bd, je regarde d'abord le nom du scénariste avant celui du dessinateur. JDe même je suis prêt à tolérer un style moyen chez un romancier du moment qu'il a de bonnes idées. Par exemple, j'étais assez fan de Werber jusqu'à ce qu'il commence à tourner en rond alors qu'il a toujours eu un style super pauvre.

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  10. D´abord, il faut définir a quoi correspond « l´angoisse de la page blanche »

    Elle correspond probablement à la période ou on doit commencer un chapitre.
    Pour moi, ce n´est pas tant l´angoisse du manque d´inspiration (l´inspiration vient tôt ou tard du moment que je me mets au travail) ni la peur de ne pas savoir quoi raconter (en général, les grandes lignes de l´histoires sont déjà posées des le premier chapitre)
    C´est simplement le fait de ne pas vouloir commencer car je suis paralysé par la somme de travail nécessaire pour donner au chapitre sa forme aboutie.
    Tous les petits détails, les relations entre personnages, les dialogues qui doivent tomber juste, etc.…

    Un bon truc pour lutter contre cela, c´est d´écrire toujours le même jour a la même heure. (Faites approuver vos horaires par votre chéri(e) et entourage et vous verrez, très rapidement, l´inspiration aussi viendra toujours a la même heure a votre bureau !)
    Le cerveau prend vite le pli, et la « PPB » devient toujours plus courte.

    Ainsi, on réfléchit tranquillement toute la semaine au futur chapitre, on prend des notes on se stresse pas. Puis quand vient l´heure de rédiger, le cerveau a déjà digère les notes et on s´y met de suite. C´est magique ! (en fait, non ce n´est pas magique, c´est juste une question d´habitude. Mais ca donne cette impression !)
    Par contre, sans plage horaire fixe, c´est bien plus dur !

    En ce qui concerne Internet et les retours des lecteurs :

    Sans Internet, j´aurai publié ma BD dans sa version d´origine et les lecteurs y auraient beaucoup perdu !
    Le retour des lecteurs est une chose formidable a partir du moment où on ne dévie pas de son histoire de départ ni de ses partis pris de cette dernière.
    De mon coté, j´ai souvent fait des retouches suite au feedback des lecteurs.
    Beaucoup m´ont dit que je ne devais pas modifier ma BD en fonction des lecteurs ou que j´étais trop a leur écoute.

    Mais c´est le contraire.

    J´ai une idée très précise de ce que je veux suggérer comme questions ou réactions chez le lecteur.
    Je ne donne pas aux lecteurs ce qu´ils veulent.
    Je vérifie simplement que les lecteurs ont compris et ressenti ce que je voulais leur transmettre et si ce n´est pas le cas, je corrige le tir.

    Pour moi, le lecteur doit respecter l´histoire.
    Mais sur la forme, je n´hésiterai pas a reprendre la mise en scène si elle n´engendre pas l´effet que JE souhaite.
    Le retour des lecteurs m´a forcé a tirer le potentiel maximum de mon histoire. A en développer tous les possibles a exploiter tous les personnages.
    Les lecteurs sont un miroir qui ne ment jamais si on prend les réactions dans leur ensemble.

    Le retour des lecteurs est un formidable outil pour ciseler le diamant que chaque histoire peut devenir.
    Mais cela doit rester un outil.
    Cela ne doit jamais devenir la source ou le moteur de l´histoire.
    Donner la plume au lecteur, c´est confier les fondations de cette dernière a des gens qui ne les connaissent pas. A l´arrivée, la construction ne tiendra pas debout.

    Quand je doute de mes choix, je repense toujours à la maxime de Josh Whedon (Buffy, X-Men) :
    « Il faut donner aux lecteurs ce dont ils ont besoin, pas ce qu´ils veulent ! »

    Enfin, l´internet est une aubaine extraordinaire pour les auteurs de fanfics, puisqu´il permet de publier et d´être lu sans enfreindre les lois du copyright, ni sans débourser un seul centime !!!
    J´ai commencé l´OC avant Internet (et oui, il y a maintenant 15 ans !) et je ne peux que me féliciter de l´opportunité de pouvoir le montrer aux autres fans.
    Et je ne parle même pas du plaisir de lire les fanfics des autres fans !

    Bonne continuation a tous !

    Ouv

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  11. @ Alake:
    Le coup de la scène écrite à l'avance et qu'il faut remanier, je connais. Dans UDC, il y a des scènes que j'avais rédigées 2 ans avant d'arriver au point de leur insertion dans l'histoire.... et la manoeuvre fut du plus haut comique!^^; Comme tu le dis, oui, il y a forcément des points de scénario et/ou de personnalité qui ont évolué entre temps, donc il faut rectifier le tir, mais aussi et surtout... une grosse évolution dans le style d'écriture! Et là, c'est déjà beaucoup moins drôle, parce qu'il faut reprendre des phrases entières, les retourner comme un gant, les remanier, bref, tout faire pour se retrouver soi-même. Dans un article du blog, j'avais mis en ligne un bout de texte dont je n'ai finalement repris dans UDC que la seconde partie. Et bien, en lisant ce bout de texte, on se rend bien compte que de l'eau a coulé sous les ponts. mais sans doute suis-je un peu maso, mais je continue à faire des va et vient avec des scènes ultérieures... Mine de rien, il y a *quand même* un certain gain de temps (si, si, je t'assure!^^)

    @ Dragounet:

    Ton style d'écriture peut, à mon sens, être considéré comme "efficace". Je m'explique: tu ne perds pas dans d'interminables atermoiements, tu vas droit au but que ce soit dans tes descriptions ou des scènes d'action. C'est aussi, je pense, propre aux auteurs masculins ça. Les mecs ne s'embarrassent pas de fioritures en règle générale (et là, je vois de grands signes dans le fond... je crois que ce doit être Snaritt qui proteste vigoureusement XD) dans leur écriture et c'est ce qui donne cette sensation que c'est au lecteur de faire une grosse part du boulot en terme d'interprétation (ce qui est fort bien d'ailleurs^^). L'avantage avec toi c'est que malgré ça, tu ne tombes pas non plus dans le télégraphique, tu prends tout de même le temps de transposer des expositions prédéfinies dans ton scénario en bel et bon français. Valà pour la façon dont je perçois les choses.

    Sinon, pour le côté scénariste: j'avoue que je ne connais pas grand-chose de cette approche. Le découpage, l'enchainement, les retournements de situations, le tout mis bout à bout, j'admire ceux qui sont capables de le faire consciemment, j'en suis pour ma part totalement incapable. Oui, forcément, je le fais pour UDC, mais ce n'est pas un processus conscient. Ponctuellement, oui, il m'arrive de me poser clairement la question sur la façon dont je peux retourner une situation, mais c'est bien parce que je suis coincée^^ Ce fait explique d'ailleurs à mon sens la différence en terme de façon de raconter entre l'EDG et UDC. UDC est relativement linéaire, et le devient de plus en plus. L'EDG ne l'est absolument pas, compte tenu de la juxtaposition des lieux/personnages/intrigues en plusieurs étages, dont les escaliers qui les relient commencent à émerger de l'ombre. C'est en ce sens qu'effectivement, on sent que tes aptitudes de scénarisation sont réellement excellentes. En tout cas, tu peux être certain que si des fois l'envie de te recycler, ou de changer d'activité venait à te titiller, tu auras moyen de faire quelque choses de sympa!^^

    (sinon, d'accord avec toi pour Werber: et d'ailleurs, il est étonnant de voir à quel point un très bon fond pallie une forme très limite. L'inverse est-il possible? A mon avis oui, sauf qu'on fait moins longtemps illusion^^)

    @ Ouv (dont le comm' a fini par arriver, c'est ma faute, je ne l'ai vu que très tard à la validation^^)

    Aloooors...
    pour la page blanche, oui, c'est vrai, démarrer un chapitre fait partie de cette angoisse. Surtout après la publication d'un chapitre d'ailleurs. D'un côté, on est très content de l'avoir enfin publié, et de l'autre, on sait qu'il faut déjà se remettre au boulot pour le suivant, sachant qu'on a un peu l'impression de repartir de zéro (c'est faut, mais bon...) pour les raisons que tu as données. Néanmoins, même si on a un scénario de base prévu, je t'assure que malgré ça, ben c'est quand même pas évident^^ Pour UDC, en toute franchise, le scénario, si je devais le résumer, ne prendrait pas 10 lignes, en ne considérant que les points d'action. Sauf que UDC, c'est aussi et beaucoup autre chose que de l'action... et c'est ça qui me paralyse aussi. Donc, oui, je te promets, parfois je me demande vraiment ce que je vais raconter!^^ et oui, UDC se construit beaucoup au fur et à mesure des chapitres. Je connais la fin, mais c'est la façon d'arriver à cette fin qui constitue le corps de l'histoire.

    Concernant la méthode que tu préconises et que tu emploies: j'avoue que je n'y avais jamais trop pensé, et ça vaut sans doute le coup que je la tente! Lorsque je me suis mise à 80 % (temps partiel professionnel), c'était - en partie - pour me dégager une plage de temps suffisamment linéaire (une journée) pour avancer. Néanmoins, je me suis rendue compte qu'il y avait des vendredi où ça marchait super bien, et d'autres vendredi où, ben rien à faire, ça venait pas. Sans doute question de discipline personnelle aussi. Sans oublier le fait qu'être interrompue, ça saoule un max aussi.

    Tiens, d'ailleurs, j'ai une question: si on ne considère pas le fond, je veux dire, l'avancée du scénario, y a t il une différence entre celui qui dessine et celui qui écrit, en terme d'inspiration sur la forme? Je veux dire, quand on écrit, on est dedans ou pas, on arrive à pondre des super textes ou on rédige du plutôt moyen. Qu'en est il du dessin? Est ce pareil? Cela relève t il uniquement de la technique, ou est ce qu'il y a des jours où on dessine mieux que d'autres?

    Enfin, pour le feedback des lecteurs: je crois qu'on est tous finalement tous un peu tombés d'accord. Le retour des lecteurs constitue un miroir réel et essentiel, tant pour la motivation, que pour l'analyse objective de ce qu'on a réalisé et de la façon dont cela a été perçu. Mais tu soulèves un point intéressant: comment savoir de quoi les lecteurs ont besoin? Est ce que finalement, ce n'est pas l'auteur qui crée ce besoin, justement? Parce que même en supposant que c'est ce qu'on arrive à faire, dans quelle mesure tel ou tel choix scénaristique peut il être mis en évidence comme un "tu le sais pas encore lecteur, mais c'est ce que tu voulais, même si tu vas râler?" Parce que mine de rien, il y a deux catégories de lecteurs: ceux qui font confiance à l'auteur, et ceux qui se méfient de l'auteur. Pas évident de créer le même besoin chez tout le monde...

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  12. XD !! Nan mais ! C'est facile de chambrer à grand coup de vérité qu'on peut même pas ergoter après XD !!
    Alors comme ça il y aurait une part de féminité dans mon écriture? Très bien, j'assume... Et quand je vois ce que j'ai sous les yeux je me dis que tu vas trèèès bien assumer avec moi, affaire à suivre...

    Pour avoir de temps en temps agripé un crayon, je dirais que graphiquement, le jour sans, ça existe de façon encore plus rédibitoire que littérairement. Quand la plume ne va pas, si on ne fait pas dans le génial on arrive encore à sortir des phrases correctes. Le crayon c'est une catastrophe, c'est réussi ou moche. Je me souviens très bien de ces heures à griffoner où il n'y avait rien à faire pour que le tracé de la main rejoigne la vision de l'oeil. On "voit" ce qu'on veut dessiner, mais rien à faire, on retombe toujours sur du tordu ou du disproportionné. Après j'imagine que pour un pro ou un dessinateur très réguliers, ce genre de détails comme les proportions sont plus ou moins automatisés et se perdent moins facilement. Mais pour un vrai amateur, au-delà du problème de l'inspiration il y a vraiment le problème du trait.

    Pour en revenir à l'écriture, tu as des moyens de te sortir d'un jour sans?

    Avant j'avais un truc imparable, je lisais une fic moyenne et ça me donnais immanquablement l'envie de montrer ce que c'est que bien écrire. (ouais toujours orgueilleux le gars XD). Sauf que maintenant compte tenu des fics que je suis avec plus ou moins d'assiduité ce serait plutot l'effet inverse qui se produit...

    Maintenant je m'appuie plutôt sur deux ficelles :

    - d'abord les dialogues. Quand la main molle est là j'écris juste les paroles et je reviens sur l'habillage plus tard. C'est facile , ça avance toujours le chapitre, il n'y a qu'a se laisser guider par la logique du discours, des caractères et de ce qui doit être révélé. Pour le coup ça ne me demande aucun effort particulier, c'est presque du Piaf...
    Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne
    Écrasés l'un contre l'autre nous ne formons qu'un seul corps
    Et le flot sans effort nous pousse, enchaînés l'un et l'autre
    Et nous laisse tous deux épanouis, enivrés et heureux...
    :))

    - Et puis les fioritures XD! Quand je veux vraiment retrouver l'envie d'écrire, je pars d'une description, d'un visuel ou d'un sentiment peu importe, mais un détail que j'ai envie de bien rendre. Si je ne laisse pas tomber dans les 30 secondes c'est que j'ai accroché l'image avec la plume, et là je suis lancé.

    (PS : et vi les vers étaient bien de bibi, j'essaie toujours de citer qui de droit quand j'emprunte à un autre auteur ^^)

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  13. gné? *cherche nerveusement son auréole*

    Qu'est ce que je vais assumer moua? *____*

    Ta façon de voir les choses pour l'aptitude au dessin est très intéressante: dans le cas du dessinateur, les "jours sans" se traduiraient donc par l'impossibilité de représenter en 2D ce que l'on voit en 3D? Parce qu'il y a des jours où on y arrive mieux, en fait? Et ce serait dû à quoi?

    Alors, quant à se sortir des "jours sans" pour l'écriture:

    - Le coup de lire une autre fic: rigole pas, moi, ça marche plutôt bien comme truc. Pas contre, à l'inverse, je ne prends jamais de fic dite "moyenne", mais plutôt du lourd et du costaud (genre du DR) parce que ça m'inspire. Non pas que j'ai envie de faire pareil, mais la "musique" que j'entends à la lecture me donne envie de fredonner à mon tour et me redonne la pêche. Je me dis "pourquoi pas moi?"

    - Les dialogues: nan, pas trop. C'est vraiment quand j'ai une réplique qui tue qui me vient (généralement sous la douche, me demande pas pourquoi XD), que je cherche très vite de quoi la placer, et du coup ça facilite grandement les choses.

    - La description comme accroche: oui, et non. Alors, quand je galère, en fait, j'y vais à pas de fourmi (genre une phrase - clope - deux phrases - re-clope...) et je tergiverse. Donc, je décris. Pour rien. En fait, très clairement, ce sont des trucs que je pourrais élaguer à la fin (ce que je ne fais jamais!), mais je fais ce qu'on appelle du "délayage de sauce". Ca c'est une de mes techniques favorites. Ca échauffe le cerveau et les doigts, et hop! c'est reparti!

    Donc, ma technique pour les "jours sans", c'est ça. Délayer jusqu'à ce que ça accroche. Après, c'est parti pour de bon.

    Autre technique: relire d'anciens chapitres. Au pif. n'importe lesquels (bon, d'accord, pas les plus vieux, faut pas déconner non plus!). Là, parfois (pas souvent), j'me dis: "whoua, c'était bien ça! Tiens pourquoi je ne m'en suis pas servie?"

    Autre autre technique: jeter sur le bout de post it qui traine une idée passée tellement vite dans ma cervelle que je risque fort de ne jamais la retoruver. Pas forcément une idée maîtresse hein, voire même pas du tout! Juste un détail, une attitude d'un perso, une parole, une atmosphère... tout cela constitue autant d'accroches réutilisables à un moment donné ou à un autre, en tant qu'amorce dans les moments de disette XD

    PS: merci pour la précision. Ces vers sont très chouettes, ça ferait un joli blues de l'auteur!^^

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  14. Je vais pas faire aussi long que tes amis, mais je plussoie, c'est brillament écrit. Touchant même, par moment. Trés touchant.

    On s'y retrouve tous. La peur de la page blanche ? Non, je n'ai pas peur, je n'ai jamais eu peur, parce que je ne vis pas de ce que j'écris. Mais frustration, oui.
    Et le moment où on n'arette d'écrire, où on dit qu'on reprendra car on a l'idée en tête et on sait où aller, mais parce que la motivation plus que l'inspiration n'est plus, on cesse. Et la fiction lourde de plus de 200 pages s'arrette doucement de respirer, et pouf...

    Je devrais reprendre Arion quand je te lis. Et je me dis, c'était de l'histoire ancienne, Fchaff est mort un jour de Juillet, ne ressucitons pas les morts, les boules de cristal n'existent pas.
    Mais pourtant, tu as raison, finir au moins pour soi, pour sa fierté, si ce n'est pour les quelques uns qui restent et qui lisent...

    J'arette là, plutot que de parler de ton écrit et de ton billet qui est en tous points remarquables, je me regarde le nombril. Pas bien interressant.

    Bon courage dans ta continuation (ta fic est agréable à lire, émouvante même pour pleins de coté qui me touchent, une nostalgie empreinte d'un je ne sais quoi qui fait que ca fait spécial à la poitrine... Mais je lis avec plaisir...)

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  15. Contente que cet article t'ait touché^^

    Et ravie aussi de savoir que UDC t'inspire ce genre de sentiments, c'est pour beaucoup ce que je cherche à faire passer... Un fic assez destinée aux adultes que nous sommes devenus finalement, avec notre bonne vieille nostalgie que l'on trimballe dans nos cartons, tout en ayant grandi aussi^^

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  16. Nostalgie sur pleins de choses Alayia. Parce que quand je lis, les musiques de SaintSeiya reviennent vite à la surface. Parce que ces musiques m'évoquent pleins de souvenirs, souvent contradictoires.

    Souvenirs aussi parce que dans les années 2000, au début, les fictions et ce monde là faisaient partis intégrantes de ma vie, et que je suis un peu parti. Et que lire des fictions aussi abouties et bien écrites que les tiennes, ça me rammene un peu moins longtemps en arrière, mais suffisament pour avoir la poitrine dans un drole d'état.

    Et suffisament pour me poser des questions sur mon propre bébé fictif moi aussi, je ne sais pas...

    Bonne continuation dans la fiction

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